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Le Cerf à Queue Blanche, symbole national du Costa Rica

Le cerf à queue blanche (venado de cola blanca en Espagnol, Odocoileus virginianus truei de son nom scientifique) est l’une des 38 sous-espèces du Cerf de Virginie. Il est l’un des emblèmes nationaux du Costa Rica depuis 1995. On le retrouve d’ailleurs sur les billets de banque de 1.000 colones.

Nous allons vous présenter cet animal d’abord de façon globale grâce à l’étude de son nom et des sous-espèces, puis de manière ciblée sur l’espèce que l’on peut rencontrer au Costa Rica.

1. Origines du nom du Cerf :
2. Caractéristiques du Cerf à Queue Blanche :
3. Reproduction et Alimentation du Cerf :
4. Les Prédateurs du Cerf à Queue Blanche :
5. Où voir ce Cerf au Costa Rica :

1. Origine du nom du Cerf :

Son nom scientifique vient du premier spécimen de cerf observé dans l’état des USA, la Virginie, par le zoologiste Allemand Eberhard August Wilhelm von Zimmermann en 1780.

D’ailleurs, la première sous-espèce référencée s’appelle simplement Odocoileus virginianus virginianus, littéralement le cerf à queue blanche de Virginie de Virginie. Une appellation qui peut paraître stupide, mais qui définit l’élément de base permettant la classification des autres sous-espèces.

Son nom Espagnol peut également surprendre.  Bien qu’il existe un mot pour traduire « cerf » (à savoir ciervo), c’est le terme « venado » qui est couramment utilisé, alors qu’il signifie littéralement « proie ». L’explication vient du temps lointain des chasses royales. Certaines bêtes étaient réservées au seul souverain, et personne d’autre dans tout le pays n’avait le droit de tuer l’un de ces animaux. Au fil du temps, les sangliers, les ours ou encore les lièvres ont fait partie de ce cheptel réservé. Mais c’est bien le cerf qui a de tout temps été le plus confisqué au reste de la population.

Par extension, le terme « venado » a fini par désigner le gibier luxueux interdit au bas peuple. Le cerf étant le plus abondant, le mot a fini par en devenir le synonyme.

Quant au terme odocoileus, il dérive du nom grec odous, qui signifie dent, et de l’adjectif grec koilos signifiant creux. On pourrait ainsi traduire le nom de cette espèce « la dent creuse de Virginie ». C’est lié à la forme particulière de ses dents, sur laquelle nous reviendrons dans la description de l’animal.

La difficulté pour classer les différentes sous-espèces vient en premier lieu d’un dimorphisme sexuel (différences notables entre le mâle et la femelle d’une même espèce) particulièrement marqué, mais également variable selon les régions où on le trouve.

Mais le plus complexe vient de la génétique, puisque le groupe des sous-espèces Nord-Américaines (jusqu’au Canada) et Sud-Américaines (jusqu’au Brésil) possèdent des différences telles qu’au départ, elles devaient être classées en deux espèces différentes. Les variations les plus visibles sont le poids et la taille, mais également la taille des bois (chez le mâle).

Carte de répartition du Cerf de Virginie

Carte de répartition du Cerf de Virginie et de ses sous-espèces © Cephas CC

Les similitudes sont certes nombreuses entre les diverses sous-espèces, mais les divergences également. A tel point que les zoologistes s’opposent sur la question du nombre d’espèces de cerfs à queue blanche. Aujourd’hui on en recense 38, mais si la volonté de tous les spécialistes était acceptée, on pourrait compter jusqu’à 70 variantes.

A noter qu’on le confond parfois avec son cousin Odocoileus Hemionus, qui partage en partie son habitat, mais qui possède une queue noire, et des bois pointant beaucoup plus vers l’avant.

2. Caractéristiques du Cerf à Queue Blanche :

Comme nous l’avons souligné, le cerf à queue blanche a un aspect très variable selon les régions. Nous allons donc nous focaliser sur le spécimen que l’on peut rencontrer au Costa Rica, et qui porte le nom de venado de cola blanca de Nicaragua, puisque c’est là qu’il fut observé et répertorié en 1898.

Sa couleur varie selon les saisons. Rougeâtre au printemps et en été, sa fourrure devient marron, voire grise en automne et en hiver. Le ventre, la partie inférieure de ses cuisses, son cou et sa gorge sont blancs, tout comme sa queue. En revanche, son front est généralement plus sombre, couleur café. Ses oreilles longues et fines lui donnent une ouïe particulièrement sensible.

Selon les spécimens observés, il peut peser entre 154 et 240 kilos, et mesurer entre 1,50 et 2 mètres de long. Sa hauteur varie entre 1 et 1,50 mètre. Ceci s’applique uniquement aux mâles. En effet, la différence mâle/femelle est importante, et les femelles, les biches, sont plus petites, et beaucoup moins lourdes, en moyenne 1 mètre de long pour 60 kilos.

Photo d'un Cerf à Queue Blanche femelle, biche

Biche à Queue Blanche au Costa Rica © D. Gordon E. Robertson CC

Les mâles possèdent des bois ramifiés tournés vers l’avant pouvant dépasser les 60 centimètres. A noter que la taille des bois diminue de l’arrière vers l’avant. Ses bois les plus longs sont donc ceux qui sont les plus proches de son crâne. Ils se développent tout au long de l’année avant de tomber en hiver après l’accouplement. En effet, ils servent pour combattre les autres cerfs mâles afin de se reproduire avec les femelles, et passée la période de reproduction, ils deviennent inutiles.

Les cerfs vivent environ 10 ans en liberté et près du double en captivité.

3. Reproduction et Alimentation du Cerf :

La reproduction a lieu généralement entre le 15 juillet et le 15 septembre, c’est-à-dire durant la saison des pluies. Durant cette période, le cerf va féconder autant de femelles que possible, sans s’attacher à une femelle en particulier, ni à un territoire donné.

La gestation dure environ 7 mois et demi, et peut donner naissance à un ou deux petits, en général autour des mois de février et de mars.

Les jeunes cerfs, les faons, présentent sur leur flanc des points blancs destinés à les camoufler en rendant leur pelage plus difficile à repérer pour les prédateurs. Ces taches disparaissent au fur et à mesure de croissance.

Photo d'un Faon de Cerf à Queue Blanche

Faon de Cerf à Queue Blanche © Sydphi – Flickr CC

L’allaitement dure environ quatre mois, jusqu’en juillet en moyenne, ce qui correspond au début de la période d’accouplement, la boucle est donc bouclée, la nature est bien faite! Les cerfs atteignent l’âge adulte à 5 ans.

En ce qui concerne sa nourriture, c’est un mammifère exclusivement herbivore, d’où la forme de ses dents, qui lui donne son nom latin de « dent creuse ». En effet, afin de pouvoir mâcher toutes sortes de végétaux (feuilles, graines, branches, fruits, etc…), sa dentition s’est adaptée afin de présenter un sillon large et profond, permettant ainsi une mastication plus efficace destinée à broyer ses aliments (un peu comme les molaires humaines).

4. Les Prédateurs du Cerf à Queue Blanche :

Il est souvent victime de l’attaque de félins (pumas, jaguars et coyotes), mais également d’un terrifiant reptile, le boa constrictor imperator, un serpent pouvant mesurer 3 mètres de long, et dont l’enlacement est fatal.

Ses seules défenses sont des glandes situées autour de ses yeux, de ses pattes et au sein de son urine qui lui permettent de marquer son territoire, ainsi que sa vitesse, il peut courir jusqu’à 56 km/h en plus d’être bon nageur. D’autant qu’il est particulièrement craintif, et fuit au moindre bruit anormal.

Son ultime défense, si l’on peut dire, est sa queue blanche. En cas de danger, il la relève et l’agite frénétiquement pour indiquer aux autres cerfs qu’un danger menace. Comme une volée de moineaux, les animaux se dispersent alors en quelques secondes. Une défense qui malheureusement n’empêche pas l’animal ayant donné l’alerte de succomber à l’attaque dans la plupart des cas…

Photo de Cerf à Queue Blanche mâle

Groupe de Cerf à Queue Blanche © Petruss – Wikipedia CC

Mais il est également victime d’autres menaces, notamment une infection dégénérative du système nerveux central. C’est une encéphalopathie spongiforme proche de la maladie de la vache folle, ou encore la maladie de Lyme. C’est cette maladie qui a motivé bon nombre de chasseurs à exterminer les cerfs vivant à proximité des maisons. En effet, la maladie de Lyme, qui peut provoquer des paralysies et des troubles physiques graves, est parfois transmise par les tiques qui se trouvent sur un animal infecté.

Voilà encore une fois le principal prédateur démasqué : l’Homme. En détruisant son habitat naturel, en le percutant en voiture lorsqu’il traverse les routes, en le chassant pour des raisons de santé publique ou tout simplement pour sa chair, réputée comme très savoureuse, l’être humain a décimé certaines populations. A tel point que bien que symbole national du Honduras depuis 1993, il en a aujourd’hui presque disparu.

A l’échelle globale, le cerf à queue blanche est une espèce quasi menacée. L’espèce arrive seulement à prospérer dans les vastes zones désertiques d’Amérique du Nord.

5. Où voir ce Cerf au Costa Rica :

Reconnu symbole national le 2 mai 1995, en raison de son implantation très ancienne dans le pays, l’animal est une espèce protégée.  Il est certes menacé, comme partout où il est présent, mais de nombreuses zones de conservation l’accueillent.

On peut ainsi l’observer dans les réserves Amistad Caribe, Amistad Pacífico, Huetar Norte, Arenal, Cordillera Volcnica Central, Isla de Coco (où il a été introduit artificiellement), Osa, Pacífico Central, Tempisque ou encore Tortuguero.

C’est dans les forêts de la province du Guanacaste qu’il est le plus présent, notamment dans le Parc National Santa Rosa. En revanche, il est devenu très rare de l’observer dans son habitat naturel au détour d’un chemin.

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Animal emblématique du continent Américain, et très présent en Amérique Centrale, le cerf à queue blanche n’en est pas moins menacé. Chassé pour sa chair, victime de maladies, ou tout simplement privé de son habitat naturel, il a tendance à disparaître un peu partout.  Il n’y a qu’en Amérique du Nord, du côté du Canada, que la population est en nette augmentation.

Si vous voulez en observer un, rendez-vous dans une des réserves qui les accueillent. Car bien qu’emblème national, vous n’avez pratiquement aucune chance de le croiser par hasard en pleine nature.

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