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La Province du Guanacaste au Costa Rica

Située sur la côte Nord-Ouest du pays, la province du Guanacaste « Provincia de Guanacaste » est l’une des 7 constituant le pays, elle bordée à l’Est par la province d’Alajuela, et au Sud par celle de Puntarenas.

Traversée par la cordillère à laquelle elle donne son nom, c’est une province aux paysages variés, partagée entre ses volcans, ses vastes plaines et ses 200km de plages très réputée pour la pratique du surf. La terre y est particulièrement fertile, et le climat très clément.

Dans un premier temps, nous allons vous présenter la province, son histoire, son drapeau et son blason. Puis ses cantons, un par un en indiquant à chaque fois les intérêts et les spécificités. Et nous terminerons par les caractéristiques de la province du Guanacaste : géographie, climat, économie, et intérêts touristiques.

Vous pouvez vous rendre facilement à la partie qui vous intéresse en utilisant les liens ci-dessous.

1. Présentation de la Province du Guanacaste :
2. Les Cantons de la Province du Guanacaste :
3. Géographie, Economie et Tourisme au Guanacaste :

1. Présentation de la Province du Guanacaste

Guanacaste est la 2ème province du Costa Rica en terme de superficie avec 10.141 km², mais la dernière en terme de population avec seulement 280.488 habitants (2010), soit à peine plus de 6,5 % de la population totale du pays. Elle est divisée en 11 cantons, et comptabilise 59 districts, sa capitale est la ville de Liberia.

Carte de la Province du Guanacaste au Costa Rica

Carte de la Province du Guanacaste au Costa Rica (en rouge) ©TUBS

Elle a été annexée au Costa Rica le 25 Juillet 1824, sous l’impulsion d’un groupe connu sous le nom de Parti de Nicoya, représentant les villes de Nicoya, de Santa Cruz et de Cañas, suite à une réunion officielle. C’est spontanément, que les habitants du Guanacaste ont décidé de devenir Costariciens. C’est un fait unique dans l’histoire du pays, puisqu’à ce moment-là, Guanacaste était totalement indépendante. C’est donc par choix que la province a rejoint les autres provinces, en renonçant à sa souveraineté.

Son nom a subi des changements au fil du temps, ce qui explique pourquoi la capitale ne donne pas son nom à la province, contrairement à Alajuela, ou Cartago, par exemple.

En 1854, la capitale, qui s’appelait alors Guanacaste, change de nom pour devenir Liberia. A cette occasion, la province change également de nom et devient Moracia, en l’honneur de Juan Manuel Mora Porras, le président de la république.

Mais suite à un coup d’état dans lequel il perd le pouvoir le 14 août 1859, la province est débaptisée. Moracia redevient alors Guanacaste. Au final, la province aura porté son nouveau nom pendant seulement 4 ans, un épisode vite oublié par ses habitants.

Son drapeau est constitué de trois bandes de couleurs différentes accompagné d’un triangle rouge sur le côté gauche. La symbolique est la suivante : c’est le cœur généreux de ses habitants (rouge) et la fertilité du sol (vert) qui assure une paix sereine (blanc) sous un ciel clément (bleu).

Il est l’œuvre d’un professeur d’anglais Cotaricien né en 1936, Eddie Alvarado Herrera, qui remporta le concours organisé en 1974 pour célébrer le 150ème anniversaire de l’annexion de la province au Costa Rica afin de se choisir un drapeau officiel. A noter qu’il s’inspire du drapeau du peuple Mapuche qui vit en Argentine et au Chili.

Son écusson, créé en 1929, est anonyme. Il représente un majestueux guanacaste (arbre devenu symbole national) bordé de deux tiges fleuries, pour rappeler la fertilité de la terre.

Drapeau et Ecusson de la Province du Guanacaste au Costa Rica

Drapeau et Ecusson de la Province du Guanacaste au Costa Rica

Sous l’arbre sont écrits ces mots : « De la patria por nuestra voluntad », qu’on pourrait traduire par « nous faisons partie de la patrie par choix », le slogan du parti de Nicoya qui a abouti à l’annexion de la province au pays. Dans la partie supérieure, une banderole bleue indique le nom de la province, et la place sous un ciel limpide. Quant à la couleur dorée, elle renvoie aux champs de maïs et aux rizières qu’on y trouve.

2. Les Cantons de la Province du Guanacaste

1- Le canton de Liberia : 55.000 habitants, surface 1.457 km², densité 33 hab. au km²

Fondé le 7 décembre 1848, il est constitué de 5 districts :
- Liberia
- Cañas Dulces (les douces cannes à sucre)
- Mayorga (Mayorque)
- Nacascolo
- Curubandé

Comme nous l’avons signalé, la ville de Liberia, capitale du canton et de la province, a été instituée en 1854, mais elle date en réalité de l’année 1836. Le nom a été choisi afin d’insister sur l’aspect volontaire de l’adhésion au Costa Rica. Pourtant, en 1824, date de l’annexion, Liberia avait refusé de se soumettre, et était restée fidèle au Nicaragua jusqu’en 1826… Elle est souvent surnommée la « ciudad blanca » (la ville blanche) en raison des graviers utilisés autrefois pour paver les sentiers.

Quand au noms des districts, deux sont typiquement indigènes, à savoir Nacascolo et Curubandé. Le nom de Mayorga renvoie à la célèbre île de Mayorqua (Mayorque) en Espagne, en adoucissant la prononciation. Cette déformation, sans doute involontaire, est due à l’accent local.

Quant à Cañas Dulces, les douces cannes à sucre, le nom a été choisi pour mettre en avant le climat particulièrement clément. En effet, la température moyenne dans le canton de Liberia est de 27°c, toute l’année. Les saisons se divisent en deux : une saison sèche de novembre à mai, et une saison humide offrant de très fortes pluies entre fin mai et début novembre.

Le principal attrait du canton est touristique, puisqu’à environ quatre heures de la capitale San José, Liberia est la grande ville la plus proche des plages.

De plus, la présence à Liberia de l’un des 4 aéroports internationaux du pays renforce son attrait. Les touristes étrangers sont ainsi très nombreux à atterrir à l’aéroport Danuel Oduber (inauguré en 1995), qui doit son nom à l’ancien président de la république Daniel Oduber Quirós. En revanche, seules des compagnies Canadiennes ou des USA le desservent, à l’exception de la First Choice Airlines, qui part de Londres.

Photo de l'Aeroport International Daniel Oduber Quiros de Liberia

Aéroport International Daniel Oduber Quiros de Liberia ©Emw

2- Le Canton de Nicoya: 42.189 habitants, surface 1.330 km², densité 32 hab. au km²

Fondé lui aussi le 7 décembre 1848, il est constitué de 7 districts :
- Nicoya
- Mansión (le château, ou le manoir)
- San Antonio (Saint Antoine)
- Quebrada Honda
- Sámara (Samarie, nom de la ville fondée par les Samaritains)
- Nosara
- Belén de Nosarita

Nicoya, la ville tout comme le canton, possède un intérêt archéologique unique dans la région. En effet, là où s’étend la ville, un royaume florissant existait avant son invasion par les troupes Espagnoles. Son roi lui a d’ailleurs donné son nom.

L’étymologie du nom de Nicoya est incertaine. Elle proviendrait d’une déformation du terme nahuatl utilisé pour appeler le roi, Nicúa, lui même issu du mot Necoclau : « la mer des deux côtés ». Il pourrait s’agir du nom d’une île d’où il était originaire. La ville reste associée à l’annexion volontaire de la province au Costa Rica.

Le district de Mansión est célèbre pour avoir abrité pendant des décennies Antonio Maceo y Grajales, héros national de Cuba. Il a participé grandement au peuplement du canton en faisant venir une centaine de familles Cubaines pour la coloniser.

San Antoine est le seul saint présent dans la liste, preuve que l’Église n’y a pas été très présente. Quebrada Honda, « la faille profonde », doit son nom aux nombreuses vallées encaissées qui le jalonnent.

Quand au district de Sámara, il est célèbre pour ses plages de sable blanc, et constitue le principal centre touristique de toute la péninsule de Nicoya, et on y trouve de très nombreux hôtels, souvent luxueux. Nosara est tournée presque exclusivement vers le tourisme et les services (hôtels, restaurants, écoles de surf, guide touristique, etc).

Photo d'une Plage à Samara dans le Guanacaste

Plage à Samara dans le Guanacaste ©Haakon S. Krohn

Le canton vit aujourd’hui de l’élevage, de l’agriculture (melon, maïs et riz), mais aussi et surtout du tourisme, notamment grâce à ses plages reconnues pour leur qualité.

3- Le Canton de Santa Cruz : 45.000 habitants, surface 1.317 km², densité 34 hab. au km²

Également fondé le 7 décembre 1848, Santa Cruz est divisé en 9 districts :
- Santa Cruz (la Sainte Croix)
- Cuajiniquil
- Bolsón
- Tempate
- Veintisiete de Abril
- Cartagena
- Diría
- Cabo Velas (le cap des veillées, du nom d’une tradition catholique)
- Tamarindo (tamarinier)

Le canton a d’abord porté le nom de Paraje del Diría (les alentours de Diría), du nom d’un roi indigène signifiant petite colline, qui a ensuite donné son nom à l’un des districts.

Cuajiniquil est un mot indigène désignant un légume (de son nom scientifique Inga micheliana) qu’on ne trouve qu’au Guatemala, au Honduras, au Mexique, au Nicaragua, à Panama et au Costa Rica.

Bolsón doit son nom à l’ébénisterie. Ce mot désigne les fixations métalliques à l’angle des poutres pour assurer leur stabilité. A noter que ce mot signifie également fainéant en argot latino-américain.

Tempate désigne une espèce de pin typique de la région.

Le district Veintisiete de Abril renvoie à la date du 27 avril 1870, où le président Jesús Jiménez Zamora, auteur d’un coup d’état, est renversé par un autre coup d’état. C’est également la date d’accession au pouvoir de Bruno Carranza Ramírez, un journaliste, médecin de formation, et surtout figure de l’opposition libérale, reconnu comme l’un des meilleurs dirigeants qu’ait connu le pays. Malheureusement, son mandat ne dura que trois mois ; il quitta le pouvoir en dénonçant la mainmise militaire sur la politique.

Cartagena est la copie du nom de la ville Espagnole situé en Murcie (en français Carthagène).

Cabo Velas abrite le site le plus célèbre du canton, Playa Grande (la grande plage), réputée mondialement pour le surf. On y trouve également le parc national marin Las Baulas.

Phot de surf a Playa Grande au Costa Rica

Surf à Playa Grande au Costa Rica

Quant à Tamarindo , c’est le nom d’un arbre de la famille des fabacées (arbre à fèves) dont le nom scientifique est Tamarindus indica. Originaire d’Afrique, il a été introduit en Amérique au XVIème siècle.

Ce canton est essentiellement tourné vers le tourisme, puisqu’il possède certaines des plages les plus réputées du pays. C’est aussi l’un des plus pieux du Costa Rica, et les habitants respectent encore des traditions oubliées du reste du monde.

4- Le Canton de Bagaces : 17.087 habitants, surface  1.273 km², densité 13.50 hab. au km²

Dernier canton à avoir été fondé le 7 décembre 1848, il est constitué de quatre districts :
- Bagaces
- Fortuna (chance)
- Mogote (monticule)
- Rio Naranjo (Fleuve Orange)

Bagaces, le nom de la ville principale, qui est également celui du premier district et du canton, provient du nom d’un chef indigène, Begatzi (orthographe et prononciation incertains), qui occupait la région au moment de l’invasion par les troupes Espagnoles. C’est également le nom d’une rivière. La ville elle-même est un petit port de pêche artisanal, dont le seul attrait touristique est son authenticité.

Le nom de Fortuna rappelle la fertilité des terres. Celui de Mogote a une origine géographique, le terme désignant aussi bien une colline qu’un tertre (petit monticule de terre) ou un mont.

Quant à Rio Naranjo, cela vient non pas de la couleur orange de l’eau, mais de celle du limon (le sable fin se trouvant au fond de son lit) et des rochers qui l’entourent par endroits.

Ce canton vit essentiellement de l’élevage, de la culture de légumes et de céréales, ainsi que de la production laitière, avec également une économie tournée vers le tourisme. On peut ainsi visiter les réserves naturelles de Palo Verde et de Lomas de Barbudal.

Mais le principal intérêt est la présence des volcans Guipilapa et Miravalles, les plus anciens volcans actifs du pays, où l’activité géothermique est très intense (l’eau y bout en permanence dans de petits creux situés un peu partout).

5- Le Canton de Carrillo : 29.900 habitants, superficie 578 km², densité 51 hab. au km²

Fondé le 16 Juin 1877, soit environ 28 ans et demi après les quatre premiers cantons, il se divise en quatre districts :
- Filadelfia (Philadelphie, comme la ville des USA)
- Palmira (la palmeraie)
- Sardinal (nom du filet utilisé pour piéger les sardines en eau peu profonde)
- Belén (Bethléem)

On ne sait pas exactement pourquoi la capitale (et le premier district) portent aujourd’hui le nom de Filadelfia, ni la date exacte du changement. Autrefois, le premier district s’appelait Sietecueros, littéralement les 7 cuirs. Rien à voir pourtant avec le cuir, puisque ce terme désignait une petite forêt d’arbres appelés ainsi, et dont le nom scientifique est Lonchocarpus costericensi .

Palmira a également changé de nom, puisqu’au départ on l’appelait Boquerones (les anchois). Quand à Sardinal, il portait anciennement le nom de Tamarindo, comme le 9ème district du canton de Santa Cruz. Et le nom de Villita (le petit village) est devenu Belén pour rendre hommage à la dévotion des habitants envers l’enfant Jésus dans les célébrations du 25 décembre. C’est la seule appellation issue de la religion dans ce canton.

On y pratique l’agriculture (riz, coton, maïs, sorgho, melon, pastèque, sucre de canne), mais les fureurs de l’ouragan El Niño affectent régulièrement la production.

Heureusement, le tourisme tient une place très importante dans l’économie du canton. On peut ainsi explorer le golfe de Papagayo (plongée), s’aventurer dans la rivière Tempisque (canyoning, kayak, voile) ou tout simplement aller à la plage (Playa Hermosa, Coco Beach, Playa Ocotal ou encore Playa Panama).

Photo de la Marina de Papagayo

Marina de Papagayo ©Roberto Kopper

La richesse archéologique de ce canton (datant du Crétacée, de l’ère tertiaire et du quaternaire) lui a valu le surnom de Cantón Arqueológico Nacional (le canton archéologique national).

Sachez enfin que ce canton possède un réseau de rivières impressionnant. Pas moins de 11 cours d’eau le traversent en se croisant parfois (Tempisque, Cañas, Bolsón, Belén, San Blas, Sardinal, Brasil, Las Palmas, Gallina, Carrizal et Coyolito). Cela représente malheureusement le risque majeur d’inondation du pays, puisqu’ils communiquent tous entre eux.

6- Le Canton de Cañas : 26.194 habitants, surface 682 km², densité 38 hab. au km²

Fondé le 12 Juillet 1878, environ un an après Carrillo, après une évolution historique complexe, la canton de Cañas est divisé en 5 districts :
- Cañas
- Palmira (la palmeraie)
- San Miguel (Saint Michel)
- Bebedero (point d’eau)
- Prozal

Cañas, la capitale du canton, et nom du premier district ne tire pas son nom de l’une des richesses principales, à savoir la canne à sucre, mais du général José María Cañas. Ce militaire, originaire du Salvador, s’est illustré lors de très nombreux combats, y compris durant la guerre menée contre le flibustier William Walker. C’est suite à sa visite à Escarbadero (ancien nom de la ville désignant un lieu régulièrement fouillé et piétiné par les animaux sauvages) que la ville acquiert son nom actuel. En raison du caractère particulièrement hospitalier de ses habitants, on la surnomme parfois « ciudad de la amistad » (la ville de l’amitié).

On retrouve à nouveau le nom de Palmeraie pour le second district. San Miguel est le seul nom d’origine religieuse ici. Bebedero possède un nom un peu particulier. En effet, son sens premier désigne un point d’eau où viennent se désaltérer les animaux sauvages. C’est d’ailleurs le nom d’un fleuve. Mais le terme désigne également une boisson potable, et, plus gênant, une diarrhée intense appelée en français « sprue ». Évidemment, c’est le sens premier du mot qu’il faut retenir ! Quant à Prozal, il s’agit sans doute d’une appellation locale.

Les principales ressources du canton sont liées à l’élevage (surtout de bœufs) et de l’agriculture (canne à sucre, riz, haricots, maïs, pastèque et melon), et à la pêche. A noter qu’une activité bien développée de fabrication de bio-carburant à partir de la canne à sucre existe depuis 1980 à la distillerie Taboga. Surtout destinée à l’exportation vers les USA, la production est en constante augmentation.

Le canton est également célèbre pour sa boisson typique, la leche dormida, littéralement le lait endormi puisqu’il faut laisser reposer la préparation au moins une heure avant de la consommer. Cet étrange breuvage, fait à base de lait caillé, de riz, de cannelle, de sucre et de citron vert possède une recette exacte tenue secrète par ceux qui la connaissent, et une origine méconnue. Elle est en tout cas réputée pour être particulièrement désaltérante, ce qui se révèle bien utile dans un canton où la température moyenne oscille entre 27 et 35°c.

Il existe une saison sèche et venteuse relativement courte entre décembre et avril. Le reste de l’année est une saison humide, accompagnée de façon imprévisible de fortes pluies.

Ce canton est assez peu touristique, mais comme pour Carrillo, il possède un intéressant réseau de fleuves (Bebedero, Blanco, Tenorio, Flores, Tenorito, Sandial, El Corobici, Martillo, San Lorenzo, etc…). Le plus célèbre d’entre eux est le fleuve Tempisque, réputé pour sa grande quantité de poisson, et sa configuration permettant la pratique du kayak, du canyoning ou encore du rafting. Cette hydrographie a d’ailleurs permis au canton la construction d’une usine hydro-électrique appelée Corobici (du nom de la peuplade indigène originelle de la région).

On peut également visiter les réserves forestières Taboga et Manglado, mais l’essentiel de l’activité touristique reste lié à la pratique de sports aquatiques. Pour plus d’informations, vous pouvez visiter le site officiel de la ville de Cañas, riche en informations (en Espagnol uniquement) sur le canton : Municipalité de Cañas.

7- Le Canton Abangares : 18.200 habitants, surface 676 km², densité 30 hab. au km²

Le canton doit son nom au roi indigène Abancari qui régnait sur la région à l’arrivée des conquistadores. La population était d’origine Corobici, comme les premiers habitants du canton de Cañas, ce qui n’a rien d’étonnant, puisque les deux cantons n’en faisaient au départ qu’un seul. Abangares est en effet un morceau de Cañas devenu indépendant.

Il est de fondation beaucoup plus récente, puisqu’il date seulement du 4 Juin 1915. Il se divise en quatre districts :
- Las Juntas
- La Sierra (la montagne)
- San Juan (Saint Jean)
- Colorado (comme le nom de l’état des USA, devant son nom au fleuve Colorado, signifiant rouge)

Abangares est également le nom d’un fleuve, ayant de nombreux affluents. Cela explique le nom de Las Juntas (terme difficilement traduisible, mais signifiant plus ou moins « ensemble »). Deux autres noms sont d’origine géographique (La Sierra et Colorado), et le dernier est d’origine religieuse (San Juan).

Ce canton est historiquement l’un des plus convoités du pays en raison de la présence de mines d’or. Disputées par les Espagnols, les propriétaires locaux et les compagnies minières anglaises, les mines étaient un endroit terrible. Les conditions de travail très difficiles, les normes de sécurité quasi inexistantes et de nombreuses épidémies entraînaient une mortalité importante. D’ailleurs en 1912, les mineurs se mirent en grève. Cet événement peut aujourd’hui sembler anodin, mais il s’agissait de la toute première grève de l’histoire du pays.

Le principal intérêt touristique de la région est la présence de climats assez différents selon les endroits. Si Las Juntas connaît un climat humide, avec de fréquentes inondations, d’autres lieux ont un climat tempéré, ou bien sec ou encore tropical. Et les montagnes, notamment Tilarán, elles sont carrément fraîches, voire froides. Cette richesse permet un dépaysement complet en seulement quelques kilomètres, et des cultures variées.

En effet, le canton possède globalement une terre très fertile et très riche en minerai. On y pratique ainsi l’élevage, la pêche, la culture de café, de canne à sucre, de sorgho, de citrons, d’avocats, de riz, de maïs, de plantes ornementales, et on y récolte également de l’or, du sel ou encore du ciment.

On peut également y visiter l’écomusée de l’or, une immense propriété de 10 hectares proposant une rétrospective de la vie dans les mines, et un parcours faits de sentiers permettant d’apprécier l’infrastructure originelle des diverses mines d’or. Ce lieu est très fréquenté, et constitue la principale attraction touristique de tout le canton.

Abangares est un endroit à part au Costa Rica, il est de plus en plus visité par des touristes en quête de variété, tant au niveau climatique, que paysager.

8- Le Canton de Tilarán : 17.000 habitants, surface 639 km², densité 26 hab. au km²

Fondé le 21 Août 1923, soit huit ans après Abangares, et plus de 75 ans après les cantons originels, Tilarán est divisé en 7 districts :
- Tilarán
- Quebrada Grande (la grande faille)
- Tronadora (la tonitruante)
- Santa Rosa (Sainte Rose), également appelé Los Ángeles
- Libano
- Tierras Morenas (les terres brunes)
- Arenal (littéralement sablonneux)

Tilarán portait au départ le nom de La Cabra (la chèvre), mais en 1910, on lui attribua officiellement son nom actuel, qui est en réalité celui par lequel les indigènes l’appelaient au départ. La ville de Tilarán est aujourd’hui célèbre pour son lac, Arenal, et sa douceur de vivre.

Quebrada Grande est une vallée profonde, d’où son nom. Santa Rosa est le seul nom d’origine religieuse du canton, mais on l’appelle la plupart du temps Los Ángeles. L’origine du nom de Tronadora vient sans doute du fait de son encaissement, qui devait faire résonner le vent comme si il s’agissait du tonnerre. Et si je dis « devait », c’est parce que la ville qui portait ce nom n’existe plus, de même que la ville d’Arenal, de Piedras et de Mata de Cañas.

En effet, en 1980, un projet de centrale hydro-électrique devait être mené à terme. Pour cela, on a artificiellement fait monter le niveau du lac Arenal jusqu’à 545 mètres au-dessus du niveau de la mer, et déplacé environ 2.500 personnes. C’est à cette occasion, et en hommage aux viles disparues, que les districts de Tronadora et d’Arenal ont été créés.

Ce canton vit essentiellement de la culture du café, des noix de macadamia, du maïs et des haricots, et également de l’élevage de bœufs et de chevaux. Mais c’est aussi l’une des régions les plus venteuses du pays, surtout entre novembre et avril, et donc le paradis des éoliennes, que l’on peut voir par centaines décorer les collines. A la différence de la plupart des installations que l’on peut trouver en France, celles-ci sont parfaitement rentables.

De plus, l’hydro-électricité permet à Tilarán de compter parmi les cantons les plus « verts », tout en permettant un développement économique certain, cette énergie verte étant redistribuée et revendue aux provinces voisines dont Alajuela.

Et ce vent favorable permet également au lac Arenal d’être l’un des endroits les plus réputés au monde pour la pratique de la planche à voile et du kite surf. De plus, la proximité des grands axes autoroutiers permet de rejoindre la province d’Alajuela, et le volcan Arenal, en à peine quelques dizaines de minutes.

photo du Lac Arenal dans le Guanacaste

Lac Arenal ©Gregory Zeier

Bref, le canton de Tilarán est idéal pour passer un moment de détente, loin des villes fortement peuplées et des hordes de touristes, puisque malgré tous ces attraits, il est assez peu visité.

9- Le Canton de Nandayure : 13.000 habitants, surface 566 km², densité 22 hab. au km²

Fondé respectivement 38 ans et 113 ans après les cantons originels, Nandayure a vu le jour le 9 octobre 1961, et n’acquiert son statut officiel que le 8 avril 1962 suite à un plébiscite.

Issu d’une séparation avec le canton de Nicoya, il est divisé en 6 districts :
- Carmona
- Santa Rita (Sainte Rita)
- Zapotal (que l’on pourrait traduire par fabrique de souliers)
- San Pablo (Saint Paul), qui s’appelait au départ Saint Raphaël
- Porvenir (littéralement l’avenir)
- Bejuco (liane)

Deux saints se côtoient ici. On ne sait pas exactement pourquoi San Rafael est devenu San Pablo, d’ailleurs…  Les autres noms n’ont rien de bien mystérieux. Il y a juste une chose à signaler concernant Porvenir.

Le canton possède une côte très étendue, et en fait le point d’entrée (et de sortie) idéal de la plupart des marchandises venues par la mer, mais également des personnes. Porvenir, nom presque poétique, signifiait sans doute dans l’esprit des gens nouveau départ, ou nouvelle vie.

A noter que le district de Bejuco représente plus de 60 % de la taille totale du canton. Quant au nom de Nandayure, il est issu d’une légende folklorique très ancienne datant des débuts de la conquête Espagnole.

La légende raconte que Nandayure était une noble Chorotega qui allait régulièrement méditer au bord de la mer. Un jour, en rentrant, elle trouva sa maison en grand désordre et découvrit horrifiée que ses servantes (en réalité ses esclaves) s’étaient drapées de ses propres tenues, richement décorées. Folle de rage, elle alla se plaindre au cacique (roi indigène), qui ne vit là qu’un affront mineur, et ne prit aucune mesure pour punir les indélicates servantes.

Nandayure décida alors de se rendre au plus profond de la forêt pour invoquer l’Esprit Créateur afin qu’il la conseille. Celui-ci lui apparut, et au lieu de la réconforter, il lui donna le pouvoir de transformer les créatures humaines en autre chose. En rentrant chez elle, plus par curiosité que par vengeance, elle testa ses nouveaux pouvoirs, et transforma sans le vouloir ses esclaves en autant de fourmis. Regrettant immédiatement son geste, Nandayure alla voir à nouveau l’Esprit Créateur, qui lui dit que les fourmis ne reprendraient forme humaine que si elles expiaient leurs mauvaises actions.

C’est ainsi que l’on raconte dans la région que les fourmis ont le pouvoir de détecter les mauvaises pensées des gens. Elles s’attaquent alors aux récoltes des personnes qu’elles considèrent comme mal intentionnées afin de prouver au grand Esprit qu’elles ont mérité de retrouver leur humanité.

Cette légende est si répandue qu’un agriculteur victime d’une attaque de fourmis décide bien souvent de quitter la région, car on dit qu’une fois un champs dévasté, il le sera à nouveau, et encore, et encore… tant que les fourmis n’auront pas repris forme humaine.

Cela montre en tout cas l’importance de l’agriculture dans la région. On y cultive le sorgho, le riz, le maïs, les haricots et le café. On y pratique également l’élevage. Mais c’est bien le tourisme qui a permis le développement économique de Nandayure.

Ses innombrables plages (San Miguel, Coyote, La Isla, Comosalito, etc…), parmi les plus belles de tout le pays, sont un véritable aimant à touristes. Les hôtels et les restaurants y sont très nombreux, et font vivre une grande partie de la population. Un dépaysement assuré dans un cadre idyllique mais peut être moins authentique.

10- Le Canton de La Cruz : 18.000 habitants, surface 1.384 km², densité 13 hab. au km²

Ce canton très vaste, et relativement peu peuplé, a été fondé en 1969, 8 ans après Nandayure, et 121 ans après les cantons originels.

Il est divisé en seulement quatre districts :
- La Cruz (la croix)
- Santa Cecilia (Sainte Cécile)
- La Garita (l’abri)
- Santa Elena

La Cruz renvoie probablement à la Sainte Croix, celle sur laquelle Jésus a été crucifié. Pourtant ce n’est pas la version officielle. On raconte que le nom serait issu de la mort d’un fermier, qui s’appelait justement Cruz, et dont on aurait orné la tombe d’une croix majestueuse. Cependant, peu de sources fiables viennent étayer cette légende. Il y a également deux districts qui portent des noms de Saintes. Quant à La Garita, qui peut désigner un abri militaire, il s’agit sans doute de l’appellation d’une chapelle n’ayant pas été reconnue par l’archevêque à l’époque de sa fondation.

Le canton est frontalier avec le Nicaragua, ce qui en fait un lieu de passage de marchandises très fréquenté. A tel point que la ville de La Cruz est un passage obligé pour le commerce entre les deux pays.

Environ 70 % de la population vit de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture. Le reste des habitants ont développé une activité touristique à destination des Costariciens désirant visiter le Nicaragua principalement. Mais on y trouve aussi des hôtels de luxe, et des restaurants de cuisine fine à destination exclusive des touriste étrangers.

En revanche, l’aspect négatif de ce développement économique à double vitesse est une consommation record de bière et de guaro par la population locale, exclue des divertissements réservés à une élite plus fortunée, ce qui constitue un véritable problème de santé publique…

L’autre attrait touristique majeur est le volcan Orosí et le Parc National Guanacaste, réputé pour sa biodiversité. On peut aussi visiter le Parc National Santa Rosa ou simplement flâner sur l’une des très nombreuses plages (Cuajiniquil, La Nubes, Bahia Salinas, etc…).

Photo de la plage de Cuajiniquil

Playa Cuajiniquil ©brettocop

Le canton possède également deux réserves forestières : la Réserve de la Cordillère Volcanique de Guanacaste et la Réserve Isla Bolaños. Un canton idéal pour les amateurs de nature et de randonnée.

11- Le Canton de Hojancha : 7.200 habitants, surface 261 km², densité 27 hab. au km²

Dernier canton, fondé le 2 novembre 1971 (deux ans après La Cruz et 123 après les cantons originels), il est issu d’une double séparation de Nicoya et de Nayandure. Plus petit canton du Guanacaste, il est le seul de la province a avoir obtenu le « drapeau bleu écologique », reconnaissance officielle de sa propreté irréprochable.

Jusqu’en 1999, il ne comptant qu’un seul district. Mais aujourd’hui il est divisé en quatre :
- Hojancha
- Monteroma
- Puerto Carrillo
- Huacas

Le nom Hojancha est une contraction du nom d’un arbre local appelé Hoja Ancha (grande feuille) en raison de son apparence. Huacas est un mot d’origine Quechua désignant les sépultures des anciens indigènes. Puerto Carrillo constitue la seule extension maritime, et a donc une importance commerciale unique.

Ce tout petit canton est malgré tout le principal producteur de café de la province. Le commerce aidant, le tourisme s’y développe de plus en plus. Des plages renommées, telles que Camaronal ou Sámara sont particulièrement appréciée, et la plage de Carrillo est même réputée pour être l’une des plus belles du pays.

Il est considéré comme le canton forestier du Costa Rica en raison de la gestion exceptionnellement efficace des plantations. Ainsi, la Réserve Naturelle de Monte Alto est un modèle du genre.

C’est un canton en pleine expansion, auquel l’avenir semble sourire.

3. Géographie, Economie et Tourisme au Guanacaste :

1- Géographie du Guanacaste : le paysage est très diversifié, on y trouve de vastes plaines, de nombreuses plages mais aussi une partie montagneuse volcanique, la cordillère du Guanacaste. Et malgré une agriculture très développée, il existe de nombreuses réserves naturelles et forestières. La province est également parcourue par de nombreux cours d’eau, avec entre autres la rivière Tempisque qui est réputée pour les sports d’eau vive. Il y a aussi le très venteux Lac Arenal.

Photo de la riviere Tempisque

Rivière Tempisque ©Encarna Sáez Goñalons & Víctor Martínez Moll

En ce qui concerne le climat, les températures annuelles moyennes sont comprises entre 26 et 33°c dans les plaines, et entre 8 et 11°c dans les zones montagneuses.
Il existe une saison sèche de novembre à la mi-mai, et une saison des pluies le reste du temps avec des précipitations annuelles comprises entre 1.500 et 2.000 mm.

Cet environnement idéal a permis le développement d’une grande biodiversité au niveau de la flore et de la faune, on peut par exemple citer la présence de pécaris, singes hurleurs, tortues, coyotes, tatous, grands hérons, aras rouges,  ocelots, cerfs, pumas et de nombreux autres animaux.

2- Économie du Guanacaste : l’agriculture, l’élevage, le tourisme et la production électrique sont les quatre piliers de l’économie de la province.

Les sols riches, l’eau abondante et le climat favorable ont permis le développement de nombreuses cultures : canne à sucre, café, melon, maïs, riz, sorgho, légumes, céréales, fruits. L’élevage est aussi très développé, que se soit pour la production de lait ou de viande de boeuf. Il ne faut pas non plus négliger la pêche : mer, rivière et aquaculture.

La production d’électricité est aussi un des points forts de la province puisque le Guanacaste produit un peu plus du quart des besoins du Costa Rica, tout ceci grâce trois énergies renouvelables :
- l’hydroélectricité, grâce aux innombrables fleuves et rivières qui parcourent la province
- l’éolien, qui prospère dans les vastes plaines ventées
- la géothermie, production d’électricité grâce aux volcans

Photo Eolienne Guanacaste

Eolienne dans le canton de Tilaran, Guanacaste ©Puroticorico

A noter que le Guanacaste produit également un bio carburant à base de canne à sucre, mais qui est destiné à l’export vers les États-Unis. Et l’on y trouve des mines d’or qui sont encore exploitées.

Le Guanacaste profite également de son emplacement idéal à la frontière du Nicaragua qui en fait un passage obligé pour le transit de marchandise. L’économie régionale peut aussi s’appuyer sur la présence de l’aéroport international Danuel Oduber dans la ville de Liberia.

3- Tourisme au Guanacaste : cet autre pilier de l’économie est très développé grâce aux somptueuses plages que l’on trouve sur la côte pacifique, dans la péninsule de Nicoya, et les nombreuses activités sportives que l’on peut pratiquer. C’est une des régions les plus touristique du Costa Rica. L’arrière pays est moins visité mais il serait dommage de faire l’impasse tant sa nature est belle et diversifiée. Impossible de s’ennuyer au Guanacaste!

Les activités à ne pas manquer :
- surf sur la Playa Grande, une des plus réputée au monde pour cette pratique
- planche à voile et kite surf sur le lac Arenal
- canyoning, rafting, kayak et voile sur la rivière Tempisque
- plongée sous-marine dans le Golfe de Papagayo
- observation de la ponte des tortues (septembre à mars)
- randonnée dans les nombreuses réserves naturelles et sur les pentes des différents volcans
- visite de l’éco-musée de l’or dans le canton d’Abangares
- visite de la ville de Santa Cruz, capitale de la marimba
- observation panoramique à 180° du Golfe de Nicoya depuis le point de vue de Nacaome, une des plus belle vue du pays
- farniente et bronzette sur une des belles plages de la province : Samara, Hermosa, Coco Beach, Playa Ocotal, Playa Panama, Cuajiniquil, La Nubes, Camaronal, etc…

Photo de rafting dans le Guanacaste

Rafting au Costa Rica ©Costaricapro

Les richesses naturelles de la Province du Guanacaste :
- la réserve forestière de Taboga
- la réserve forestière de Manglado
- la réserve forestière de la Cordillère Volcanique de Guanacaste
- les réserves naturelles Ostional, Mata Redonda et Curú
- les réserves naturelles Werner Sauter, Camaronal et La Ceiba
- la réserve Isla Bolaños
- les volcans Orosí, Guipilapa et Miravalles
- le parc national Guanacaste
- le parc national Santa Rosa
- le parc national Diriá
- le parc national Barra Honda, qui est le plus grand réseau de grottes de Costa Rica
- les réserves naturelles de Palo Verde et de Lomas de Barbudal
- la réserve naturelle de Monte Alto
- le parc national marin Las Baulas
- les réserves Cabo Blanco et Nicolás Wessberg

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