Vous êtes ici : Accueil » Le Tourisme au Costa Rica » Le Guaro : Alcool National du Costa Rica

Le Guaro : Alcool National du Costa Rica

Si vous voulez goûter un alcool typique du Costa Rica, demandez que l’on vous serve un verre de guaro!

Le guaro est la boisson nationale du Costa Rica. Cet alcool dérivé du sucre de canne est une variété de rhum doux. Mais malgré ses 30 % d’alcool, ce qui reste raisonnable, il est fortement déconseillé de le boire pur à forte dose. Le guaro a en effet des propriétés anesthésiantes indésirables, et créé chez le consommateur non avisé une insensibilité notoire des membres supérieurs, une désynchronisation des doigts, voire même une paralysie temporaire de la langue et de la mâchoire en cas d’abus !

Logo tête d'Indien du Guaro Cacique

Logo tête d’Indien du Guaro Cacique

Le secret de sa recette réside dans le processus de distillation, jalousement gardé par le principal fabriquant, Cacique Guaro. Le logo de la marque est une tête de chef indien couronné de quatre plumes, symbole du pouvoir pour les indigènes Guaros qui sont prétendument les inventeurs du breuvage. En réalité, aucun élément ne vient conforter cette paternité, et le peuple Guaro a aujourd’hui presque disparu, ce qui fait que personne ne peut affirmer que ce sont bien les indigènes qui ont inventé cette boisson.

Le guaro se boit généralement en cocktail, additionné de jus de fruit, de coca cola, de cristaux de glace, de lait de soja ou même d’autres alcools, notamment la vodka, le curaçao ou la margarita.

Cocktail à base de Guaro

Cocktail à base de Guaro © David Berkowitz

En revanche, l’exportation du guaro est presque au point mort, inutile de le chercher dans les rayons des supermarchés français pour en acheter, vous n’en trouverez pas. De rares boutiques aux USA en proposent, mais aucun accord d’aucune sorte ne permet d’en trouver ailleurs qu’au Costa Rica. Pourtant, sa stabilité lui permet un voyage qui n’altère pas son goût, d’autant qu’il se conserve sans limite de temps.

La situation est à ce point paradoxale que le Costa Rica importe même depuis quelques années du guaro en provenance d’Amérique du Sud, et particulièrement du Honduras. Les spécialistes disent que ce guaro étranger est de meilleure qualité, mais les consommateurs ne font pas vraiment la différence. C’est plutôt au niveau du porte-monnaie que le choix se fait, puisque paradoxalement, le guaro importé est légèrement moins cher que celui produit au Costa Rica.

Une tradition bien ancrée fait également du guaro un produit de contrebande recherché. Les distilleries clandestines sont très nombreuses, mais le guaro qu’elles produisent n’a rien à voir avec l’original. Souvent dérivé de simples fruits, voire de sucre pur, il n’a pas du tout les mêmes qualités gustatives que le vrai guaro. On peut comparer la situation à celle de la Russie, où des distilleries peu recommandables fabriquent de la vodka de contrebande à partir de tout et n’importe quoi (y compris de l’anti-gel!). En revanche, le guaro clandestin ne représente aucun danger particulier pour la santé. Il est simplement de moins bonne qualité, de recette différente, et moins cher que l’original.

Quant au guaro authentique, il est fabriqué depuis 1851 par la La Fábrica Nacional de Alcoholes y Licores, plus communément appelée FANAL, située dans le canton de Grecia. Au passage, FANAL est un acronyme signifiant « lanterne ». La canne à sucre, en provenance de la province du Guanacaste, est broyée pour en extraire le jus, puis distillée via un alambic. A ce stade, l’alcool pur atteint 96° ! Au cours de la fabrication, totalement automatisée, de nombreux ingrédients viendront s’ajouter afin de rendre cet alcool buvable, notamment de l’eau déminéralisée pour abaisser le taux d’alcool. Mais encore une fois, il est déconseillé de le boire pur. Le guaro est un alcool fait pour les cocktails, et seuls les SDF à la dérive le consomment tel quel.

Bouteilles de Cacique Guaro Basique

Bouteilles de Cacique Guaro Basique

 On le trouve sous trois versions :

Le Guaro Cacique, basique, a un taux d’alcool de 30 %. Totalement transparent, il a des arômes riches mais reste doux en bouche. Considéré comme un alcool neutre, c’est-à-dire n’influant pas sur le goût du mélange, il est idéal pour les cocktails et les apéritifs.

Le Guaro Cacique Superior est presque identique, mais à un degré d’alcool de 35 %. Doté d’arômes plus forts et plus riches, il est de meilleure qualité. Filtré par du carbone actif, afin d’en éliminer toutes les impuretés résiduelles, il possède un goût plus pur, que les puristes d’ailleurs considèrent comme le seul Guaro. Un peu comme un whisky de 15 ans d’âge comparé à un autre de 5 ans seulement. Réservé aux cocktails raffinés, ou aux soirées festives.

Enfin, le Roncolorado, légèrement ambré, retrouve un taux d’alcool de 30 %. Il est moins pur que le Guaro original, et est plutôt destiné à une consommation régulière comme digestif, ou en apéritif selon les goûts de chacun. Simple rhum dont la recette a été calquée sur celle du Guaro, il reste un alcool fort au goût prononcé. A réserver cependant à un usage avisé, car c’est la version la plus addictive de la boisson, d’autant qu’il peut se consommer pur sans effet notable. Sucré et agréable en bouche, il est utilisé également en confiserie.

Bref, malgré son caractère traditionnel, le guaro est devenu un produit industriel. Il n’y a pas perdu en qualité, mais sans doute un peu en authenticité. Ce qui ne l’empêche pas d’être apprécié par tous les Costariciens, et de faire partie intégrante du patrimoine gastronomique et culturel du pays. Gros bémol en revanche : si vous souhaitez en déguster, vous devrez obligatoirement vous rendre sur place. C’est le prix à payer pour goûter un peu de Costa Rica.

VN:R_U [1.9.22_1171]
Rating: 10.0/10 (2 votes cast)

Le Guaro : Alcool National du Costa Rica, 10.0 out of 10 based on 2 ratings


Laisser un Commentaire

© 2012 Costa-Rica.fr

Aller vers le haut