La Province d’Alajuela au Costa Rica

Alajuela est le nom d’une des 7 provinces qui composent le Costa Rica. Elle est situé dans la partie nord du pays. Elle est composé de 15 cantons. C’est une province agricole mais très peuplée qui possède de nombreux parcs nationaux ainsi que les célèbres volcans Arenal et Poas.

1. Présentation de la Province d’Alajuela :
2. Les Cantons et districts de la Province d’Alajuela :
3. Caractéristiques de la Province d’Alajuela :

La province d’Alajuela est bordée au Nord par le pays Nicaragua, à l’Est par la province d’Heredia, au Sud par la province de San José, au Sud-Ouest par la province de Puntarenas et enfin à l’Ouest par la province de Guanacaste.

Sa capitale porte le même nom que la province, Alajuela, la ville fut d’ailleurs capitale du pays entre 1834 et 1835, et possède l’aéroport international Juan Santamaría, le plus important du pays, lui permettent une activité économique très importante.

C’est la 2ème province en terme de population, environ 850.000 habitants (en 2011) et la 3ème en superficie avec 9.758km².

Historiquement, la province était au départ peuplée au Sud par les indiens « huetares » et au Nord par les « guatusos », les « votos », les « tices » et les « catapas ». Seuls les Guatusos ont laissé leur empreinte dans le territoire puisqu’un canton porte aujourd’hui leur nom.

Le nom de la province vient de la configuration des rives d’un fleuve traversant le village d’un de ces peuples indigènes, bordé de galets (« lajas »), qui fit dire à un observateur que ce lieu était « La Lajuela », littéralement « la plage de galets ».

Et c’est le 7 décembre 1848 que la province reçoit son nom final de « province d’Alajuela ».

La province est divisée en 15 cantons, et pas moins de 107 districts au nom parfois étrange… Les voici présentés par ordre alphabétique.

1- Le canton d’Alajuela, qui doit son nom à la capitale fondée en 1782, est lui-même divisé en 14 districts, eux aussi aux noms parfois étranges.

On a San José, Carrizal, San Antonio, Guacíma, San Isidro, Sabanilla (« la petite savane »), San Rafael, Río Segundo (« la seconde rivière »), Desamparados (les « désemparés »), Turrúcares, Tambor (le « tambour »), La Garita ( « la guérite ») et enfin Sarapiquí.

Trois de ces noms ont une origine militaire, tels La Garita (qui désignait un poste avancé de l’armée), Tambor (qui était un lieu où les troupes se relevaient fréquemment) ou encore Desamparados ( fondé en 1848, et qui doit son nom au fait que les premiers habitants se sont retrouvés coupés du reste du pays).

Seuls deux districts ont gardé leur nom indigène originel : Turrúcares et Sarapiquí. Quatre portent le nom de saints : San José, San Isidro, San Antonio et San Rafael.

Les autres portent des noms issus de la géopgraphie, tel Sabanilla ou Río Segundo, ou calqués sur d’autres villes d’autres pays .

Ce canton, peuplée par près de 45.000 habitants et d’une superficie de 388 km², possède une densité record de 574 habitant au kilomètre carré.

2- Le deuxième canton, Alfaro Ruíz, nommé ainsi en l’honneur d’un héros militaire de la campagne de 1856, est beaucoup plus petit, et bien moins peuplé. (155 km² pour une population de 10.845 habitants, soit 70 habitants au kilomètre carré).

Il est à son tour divisé en sept districts : Zarcero (fabricant de toile de jute), Laguna (la lagune), Tapezco (nom qu’on pourrait rapprocher d’un fabricant de semelles destinées aux bottes des soldats), Guadalupe (du nom de Notre Dame de Guadeloupe), Palmira (la palmeraie) , Zapote (pioche de mauvaise qualité) et Brisas (les vents favorables).

Trois de ces noms sont directement issus des activités pratiquées, à savoir Zarcero, Tapezco et Zapote.

Trois sont issus de la géographie : Laguna, Palmira et Brisas. Enfin, un seul porte le nom d’un saint, en l’occurrence d’une sainte.

3- Le troisième canton se nomme Atenas (Athènes), nom qu’il partage avec sa capitale. Il possède une particularité assez peu logique, à savoir que seul un canton possède un nom d’origine géographique, à savoir Atenas, traduction exacte du nom de la célèbre ville grecque.

Les six autres districts portent tous le nom d’un saint, à savoir : Jesús (Jésus Christ), Mercedes (Notre Dame des Grâces), San Isidro (Saint Isidore, nom d’un district d’Alajuela également), Concepción (Notre Dame de la Conception), San José (Saint Joseph, nom également partagé avec un district d’Alajuela) et enfin Santa Eulalia (Sainte Eulalie).

D’une superficie de 127 km², et peuplé par 22.479 habitants, il possède une densité de 177 habitant au kilomètre carré).

4- Le quatrième canton est celui de Grecia (la Grèce), qui lui aussi partage son nom avec sa capitale.

Ses districts sont au nombre de huit, à savoir Grecia, San Isidro, San José, San Roque, Tacares, Río Cuarto (la quatrième rivière) , Puente de Piedra (le pont de pierre) et Bolívar.

On peut remarquer un certain manque d’originalité, puisque San Isidro et San José sont des noms calqués sur ceux d’autres districts. On retrouve donc deux Saints familiers, et San Roque (Saint Roch), auxquels viennent s’ajouter deux noms toponymiques (Grecia et Tacares) ainsi que deux noms issus de la géographie (Río Cuarto et Puente de Piedra). En revanche, le nom de Bolívar est surprenant puisqu’il fait directement référence au célèbre « Libertador » ayant donné son nom à la Bolivie, mais qui n’a jamais mis les pieds au Costa Rica!

Canton peu étendu (369 km²) mais relativement bien peuplé (65.119 habitants), la densité y est de 164 habitant par kilomètre carré.

5- Le cinquième canton, Guatuso, est l’un des moins peuplés de la province. Malgré une superficie de 758.32 km², soit près du double du canton de Grecia, il n’est peuplé que par 13.045 habitants, soit une densité très faible de 17.2 habitant par kilomètre carré.

Les districts qui le composent sont au nombre de trois : San Rafael (la capitale), Buenavista et Cote. Un nouveau saint fait donc son entrée dans le panthéon d’Alajuela.

6- Le sixième canton se nomme Los Chiles (littéralement les Chilis). Encore une fois, le canton partage son nom avec sa capitale.

Il est composé de quatre districts : Los Chiles, Caño Negro (le tuyau noir), El Amparo (le refuge) et San Jorge (Saint Georges).

Le nom de la capitale renvoie à une période troublée où le Chili était divisé entre les indépendantistes et les loyalistes. Le tuyau noir est une allusion probable aux aménagements infra structurels des premiers colons (le tube en question étant destiné à canaliser une source). Le refuge fait allusion à une retraite militaire réussie. Quant à Saint Georges, c’est l’une des figures les plus célèbres de la chrétienté.

C’est l’un des cantons les moins peuplé du pays : 1.359 km² pour seulement 19.732 habitants, soit une densité de 14,5 habitant au kilomètre carré.

7- Le septième canton, Naranjo (« oranger »), partage, lui aussi, son nom avec sa capitale. Six autres districts viennent s’y ajouter : San Miguel (Saint Michel), San José (encore!), Cirrí Sur (nom indigène), San Jerónimo (Saint Jérôme), San Juan (Saint Jean) et Rosario (le rosaire).

Saint Jérôme, Saint Jean et Saint Michel rejoignent les Saints des districts d’Alajuela, et Saint Joseph apparaît à nouveau. On a donc quatre Saints, et un symbole religieux (le rosaire) contre seulement un nom indigène et un nom d’origine géographique (l’oranger renvoyant à une orangerie).

Avec 37.602 habitants se partageant 127 km², et une densité de 297 habitants au kilomètre carré, Naranjo se situe dans la moyenne haute.

8- Le huitième canton, Orotina, se divise en cinq districts. Orotina (nom probablement indigène), El Mastate, Hacienda Vieja (la vieille propriété), Coyolar et La Ceiba (le kapokier, qui est le nom d’un arbuste).

Ce canton de caractérise par des noms de districts très traditionnels, voire antiques. Trois noms indigènes, un nom issu d’une ancienne propriété, et un issu d’un arbre typique, mais totalement inconnu pour nous !

Avec 16.651 habitant pour une superficie de 141,92 km², soit une densité d’environ 117 habitants par kilomètre carré, Orotina est l’un des cantons les plus méconnus du pays.

9- Sept districts composent le neuvième canton, Palmares. Il s’agit de Palmares (nom du district et de la capitale signifiant les palmiers), Zaragoza (Saragosse, nom d’une ville espagnole), Buenos Aires (« vents favorables »), Santiago (Saint Jacques), Candelaria (la fabrique de bougies), Esquipulas, la Granja (la grange).

Un nouveau Saint, sous forme de toponyme, apparaît : Saint Jacques. Seuls deux noms renvoient à une activité locale, la Candelaria et la Granja. Zaragoza et Buenos Aires sont évidemment des références aux autres cilles célèbres portant le même nom. Quant à Esquipulas, il doit s’agir d’un nom indigène car la traduction n’est pas très concluante ( lustrer des skis!).

Dôté de 31.608 habitants pour une surface de 38 km², Palmares affiche une densité très importante de plus de 830 habitants au kilomètre carré.

10- Le dixième canton, celui de Poás, se décompense en cinq districts, parmi lesquels on retrouve les noms de San Juan et San Rafael. S’y ajoute San Pedro (Saint Pierre), la capitale. Un autre district porte un nom d’origine typographique : Sabana Redonda (littéralement la « savane ronde »). Enfin, le nom du district appelé Carrillos (les petites charrettes) a sans doute une origine locale.

Il est surtout célèbre pour la présence en son cœur du volcan Poás, culminant à 2.708 mètres, et doté d’un lac naturel. Ancien lieu rituel de sacrifices humains par les peuplades locales, par ailleurs…

D’une superficie de 74 km², et fort de 24.764 habitants, Poás affiche une densité de 335 habitants au kilomètre carré.

11- Le onzième canton, San Carlos (Saint Charles), doit son nom à un saint, bien sûr, mais est également une référence à Carlos Quinto, Charles Quint, l’un des souverains les plus renommés de toute l’histoire de la Couronne Espagnole.

Treize districts le composent : Ciudad Quesada (la ville Quesada, capitale du canton, dont le nom est sans doute issu d’un ancien seigneur local), Aguas zarcas (littéralement les « eaux bleues »), Pital (plantation d’agaves), Florencia (du nom de la ville Italienne Florence), Monterrey (littéralement « la montagne du Roi »), Venecia (du nom de la ville Italienne Venise), Pocosol (littéralement « peu de soleil »), La Palmera (la palmeraie), La Fortuna (la chance), Curtis, Buena Vista Venado (« le cerf bien repéré », allusion probable aux circonstances de la découverte du site) et La Tigra (le jaguar, créature que l’on trouve fréquemment dans ces régions).

Ce canton abrite le volcan Arenal, et est le principal producteur de lait de tout le pays (vache et chèvre). Plus de 50 % de la production nationale vient de là. Le canton produit également des agrumes.

Avec 3.348 km², c’est le canton le plus vaste de tout le pays. Pourtant, avec seulement 150.241 habitants, il n’affiche une densité que de 44,88 habitants au kilomètre carré.

12- Le douzième canton, San Mateo (Saint Mathieu), est divisé en 3 districts : San Mateo, Desmonte (issu d’un nom propre signifiant étymologiquement « la pente ») et Jesús María (ici nom d’un fleuve). Extrêmement peu peuplé, avec seulement 5 643 habitants pour 125,90 km², le canton ne comptabilise que 45 habitants au kilomètre carré.

13- Le treizième canton, San Ramón (Saint Raymond), se divise en 13 cantons, dont la capitale San Ramón partage (à nouveau) son nom avec celui du canton. On trouve ensuite Santiago (Saitn-Jacques), San Juan (Saint Jean), Piedades Norte (du nom de Notre Dame des piétés, section Nord), Piedades Sur (idem, mais section Sud), San Rafael (Saint Raphaël), San Isidro (Saint Isidore), Los Ángeles (les anges), Alfaro (prénom d’Alfaro Ruiz, qui a donné son nom à un autre canton du pays), Volio, Concepción (de Notre Dame de la Conception), Zapotal (boutique d’un sabotier) et enfin Peñas Blancas (les rochers blancs).

72.568 habitants s’y partagent 1.019 km², soit une densité de 71 habitants au kilomètre carré.

14- Le quatorzième canton, Upala, dont la capitale partage son nom (d’origine indigène), est divisée en 7 cantons. Upala, donc, Aguas Claras (« les eaux claires »), San José (appelé localement Pizote, qui désigne un mammifère proche du lémurien), Bijagua (dérivé du mot originel signifiant « charnière »), Delicias (les délices), Dos Ríos (les deux rivières) et enfin Yoliyllal (nom indigène transcrit avec plus ou moins de fidélité).

1.581 km² pour 40.767 habitants, soit une densité de seulement 25 habitants au kilomètre carré.

15- Enfin, le dernier canton, Valverde Vega (la plaine de la vallée verte), se décompose en cinq districts. Sa capitale, Sarchí, se divise en effet en deux districts différents, Sarchí Norte et Sarchí Sur. Toro Amarillo (« le taureau jaune », qui pourrait se traduire par le taureau doré), San Pedro (Saint Pierre) et Rodriguez (Rodrigue, du nom du célèbre roi).

16.239 habitants pour 120 km², soit une densité de 135 habitants au kilomètre carré.

Ce qui caractérise surtout la province d’Alajuela, au-delà de noms toponymiques souvent indigènes, et de l’omniprésence des Saints dans le paysage linguistique, c’est surtout un profond attachement à la terre.

La culture de la canne à sucre et du café y sont très importantes. Ces cultures, qui ont permis le développement économique du pays, mais aussi l’indépendance financière face à ses voisins, donnent à Alajuela un statut particulier, malgré un territoire peu accueillant…

En effet, c’est une région montagneuse parsemée de volcans comme l’Arenal ou le Poas, mais aussi de jungles difficilement accessibles.

La culture des agrumes, la production de lait, de fèves, de riz, de fruits et légumes mais aussi de plantes décoratives (notamment les agaves) viennent s’ajouter à cela.

On y compte un très grand nombre de parcs et de réserves naturelles. En voici la liste :

Parc Arenal : 22 hectares
Parc national Jusan Castro Blanco : 14 hectares
Parc national du volcan Poás :  6.506 hectares
Refuge national de la vie en forêt (zone en expansion)
Parc Caño Negro : 10 hectares
Parc Las Carmelitas : 64 hectares
Parc Corredor Fronterizo : 37 hectares
Réserve forestière (zone en évolution constante)
Parc La Cureña : 6.312 hectares
Parc Cerro el Jardín : 2.603 hectares
Parc dit de la zone d’urgence du volcan Arenal : 231 hectares
Réserve Humedal (ensemble en construction)
Parc Palustrino Laguna Manqueque : 451 hectares
Parc Lacustrino de Tamborcito : 1.107 hectares

Le climat de cette province est particulièrement clément (entre 23°c et 26°c toute l’année). A tel point que le National Geographic a classé le canton d’Atenas comme « le meilleur climat au monde ».

D’un point de vue historique, c’est surtout la légende de Juan Santamaría qui fait d’Alajuela une région centrale du Costa Rica. Ce héros national, figure du mouvement de 1856, est tombé le 11 avril sous les balles des flibustiers menés par William Walker en mettant le feu au restaurant dont ils venaient de s’emparer à Rivas, capitale de la province du même nom au Nicaragua. Mettant ainsi un terme à l’invasion de Walker.

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Cette province a donc des racines historiques très profondes, tant dans la période précolombienne que durant la construction du pays. Dotée d’une économie solide et d’une agriculture très variée, elle est de plus une immense réserve naturelle pour la faune et la flore. Un immense parc à ciel ouvert.

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