La Province de Cartago au Costa Rica
Située au centre du pays, la Province de Cartago « Provincia de Cartago » est une des 7 provinces du Costa Rica. Bordée par les provinces de Limón à l’Est et de San José à l’Ouest, elle possède une géographie particulière, qui lui donnent de nombreux atouts touristiques.
1. Présentation de la Province de Cartago :
2. Les Cantons et districts de la Province de Cartago :
3. Caractéristiques et Tourisme dans la Province de Cartago :
1. Présentation de la Province de Cartago :
Cartago est la 3ème province la plus peuplée du Costa Rica avec 510.000 habitants (2011) soit environ 12% de la population totale du pays. Sa superfie est toutefois modeste et ses 3.125 km² qui la classe 6ème province en terme de taille. Elle est divisée en 8 cantons, et comptabilise 47 districts, sa capitale est la ville de Cartago qui fût même capitale du pays pendant la colonisation espagnole et jusqu’en 1823.
Le drapeau de la province est de couleur rouge et bleu, et son écusson représente un château, un lion et des aigles, le tout surmonté d’une couronne avec la devise « Fide et Pace » qui signifie « Foi et Paix ».
La province de Cartago a connu une évolution rapide, mais difficile. La concurrence de San José et la situation enclavée de la province ont freiné son développement économique qui est resté essentiellement rural. Pourtant dotée d’un système fluvial idéal qui la prédisposait aux diverses cultures encore pratiquées de nos jours (pomme de terre, maïs, canne à sucre, noix de macadamia, etc…), sa population n’a cessé d’être déplacée de lieux en lieux, et de district en district au gré des colonialistes et des besoins de main d’œuvre.
2. Les Cantons et districts de la Province de Cartago :
1- Le canton de Cartago : 141.000 habitants, surface 288 km², densité 490 hab. au km²
Pendant très longtemps, le canton n’a compté que huit districts, à savoir Cartago, la ville elle-même plus sept districts créés à partir des diverses paroisses qui le jalonnaient. Mais aujourd’hui, onze districts le composent :
- Cartago City Oriental
- Cartago City Occidental
- El Carmen (du nom de l’ordre des Carmélites)
- San Nicolás
- San Francisco
- Guadalupe (du nom de Notre Dame de Guadeloupe)
- Coralillo (le petit coral, nom donné en raison d’un élevage de bovin)
- Tierra Blanca (la terre blanche, nom donné à un sol riche en calcaire)
- Dulce Nombre (le doux nom)
- Llano Grande (la grande plaine)
- Quebradilla (la petite fissure, nom donné en raison d’un passage permettant de traverser les collines qui la jalonnent).
Le district El Carmen est très particulier, car hautement instable. Des périodes de forte sécheresse alternent avec des risques d’inondations très élevés, et le district connaît tous les 50 ans environ un tremblement de terre pouvant dépasser 7 sur l’échelle de Richter. De plus , le risque d’une éruption volcanique y est assez fort. S’ajoutent à cela des glissements de terrain fréquents, et des coulées de boue occasionnelles…
On constate que quatre noms sont directement issus de la religion et quatre ont une origine géographique. Dulce nombre a une origine plus méconnue. On peut supposer que le district portait au départ un nom local, agréable à l’oreille, et donc présenté comme joli, qui a fini par se perdre. Le surnom du district a fini par devenir son nom.
2- Le Canton Paraíso : 69.000 habitants, surface 412 km², densité 167 hab. au km²
Littéralement « le paradis », Paraíso ne compte que cinq districts, à savoir :
- Paraíso
- Santiago (Saint-Jacques)
- Orosi
- Cachi
- Llanos de Santa Lucía (les plaines de Sainte Lucie).
La capitale du district de Paraíso, qui partage son nom avec le canton, n’est autre que Paraíso. Ce manque d’originalité est récurent au Costa Rica, et s’explique par l’agrandissement administratif artificiel des territoires.
Deux saints côtoient deux noms d’origines indigènes, Orosi étant le nom d’un volcan du pays. A noter que le dernier district, Llanos de Santa Lucía, est très récent, à tel point qu’il n’apparaît pas toujours sur les guides touristiques, et qu’il est parfois considéré comme indépendant.
En effet, sous la pression des groupes religieux de cette toute petite région, le gouvernement leur a reconnu l’état de paroisse en juillet 2004. Cela peut paraître anodin, mais c’est ainsi que ce sont créés tous les districts existants actuellement. Llanos de Santa Lucía, dont le nom remonte à la colonisation, a ainsi pu accéder à un statut juridictionnel indépendant. Le nom du canton, quant à lui, a été choisi en raison de la richesse végétale qu’on peut y trouver, que ce soit en fleurs ou en plantes ornementales.
3- Le Canton La Unión : 105.000 habitants, surface 45 km², densité 2.340 hab. au km²
Petit canton constitué de 8 districts, La Unión a été créé en 1848. A cette date, Cartago ne comptait que trois cantons. Ce ne sera que 55 ans plus tard que les choses changeront.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le nom de La Unión ne renvoie pas à l’unité nationale restaurée à l’issue de la guerre civile de 1848, mais à Nuestra Señora del Pilar de la Unión (Notre-Dame du pilier de l’Union, qui renvoie à la Trinité). Le canton est composé des districts suivants :
- Tres Ríos
- San Diego (Saint Jacques)
- San Juan (Saint Jean)
- San Rafael (Saint Raphaël)
- Concepción (Notre-Dame de la Conception)
- Dulce Nombre (doux nom)
- San Ramón (Saint Raymond)
- Río Azul (la rivière bleue).
Cinq saints constituent l’essentiel des noms des districts, venant s’ajouter au nom du canton lui-même. A noter que San Diego est une forme relativement moderne de Santiago (équivalent plus ancien). Ce qui prouve une dénomination tardive.
Le plus étonnant est de retrouver l’appellation « dulce nombre », déjà rencontrée dans le canton de Cartago. Mais encore une fois, cela n’avait rien d’inhabituel à l’époque de donner des noms identiques à des villages, des villes, voire des provinces, n’ayant pourtant aucun rapport entre elles.
Enfin, deux noms sont liés à la géographie (les trois rivières, et la rivière bleue). Si El Río Azul n’a rien de mystérieux, Tres Ríos pose quelques problèmes.
Officiellement, le district et sa capitale doivent ce nom à la présence de trois rivières, à savoir Tiribí, Chiquito et La Cruz. Seulement cette confluence ne se trouve pas directement dans le district, mais à San Diego. Ce qui fait dire à certains historiens que l’origine de ce nom serait lié à une mission évangélique originaire venue avec des indigènes issus de trois ethnies différentes (tres « gringos », trois étrangers, mot qui aurait été déformé par la suite en raison de la proximité des rivières).
Une habitude qui énerve profondément les habitants de La Unión est de voir leur canton débaptisé par les autres Costariciens.
En effet, même sur les cartes touristiques, il n’est pas rare de voir disparaître le nom réel du canton au profit de celui de sa capitale, Tres Ríos de La Unión. De fil en aiguille, et par souci de place, on écrit donc souvent tout simplement Tres Ríos, à tel point que cela est passé dans le langage courant.
4- Le Canton Jiménez : 13.500 habitants, surface 286 km², densité 47 hab. au km²
Ce canton montagneux doit son nom à Jesús Jiménez Zamora, cinquième président de la république du Costa Rica. Il n’a été créé qu’en 1903, comme une division du canton de Paraíso, mais sans définir à l’époque de districts. C’est sans doute pour cela que le canton ne compte que trois districts :
- Juan Viñas (constituant la capitale)
- Tucurrique
- Pejibaye.
Deux noms sont clairement d’origine indigène, mais le troisième, Juan Viñas, est plus étrange.
En effet, le premier entrepreneur venu dans la région depuis la ville de Cartago était un certain don Venancio Sandoval, qui fondit un domaine qu’il appela El Naranjo (l’orangeraie, puisque ce fut la première culture à y être implantée avec succès).
Très vite, l’affaire fut revendue, et agrémentée d’autres cultures (café, canne à sucre…). Mais pas de vignes… Le nom du domaine changea, mais resta dans les mémoires. Ainsi, un fermier créa un ranch, et lui donna ce nom, qui est encore aujourd’hui celui du quartier central de la ville, cœur du district.
Mais quant à savoir quand, qui, et pourquoi on décida que le village porterait le nom de Juan Viñas (littéralement Jean les Vignes), personne ne le sait. Il n’existe pas trace de vignoble pouvant expliquer ce choix, ni d’éléments prouvant l’existence d’un homme ayant porté ce nom (de toute façon improbable).
Pourtant, il y a bien quelques attraits dans cette région oubliée. On peut par exemple visiter le domaine Juan Viñas original, qui produit encore café, canne à sucre et noix de macadamia, mais aussi le refuge de la vie sylvestre La Marta (réserve naturelle créée en 1993) et la réserve forestière du Río Macho (qui fait partie du parc international La Amistad, reconnu patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco).
5- Le Canton Turrialba : 71.000 habitants, superficie 1.642 km², superfie 43 hab. au km²
Ce canton est divisé en 12 districts :
- Turrialba
- La Suiza
- Peralta (du nom de dan Manuel de Peralta, historien et homme politique)
- Santa Cruz (la Sainte Croix)
- Santa Teresita (Sainte Thèrèse)
- Pavones (les paons)
- Tuis
- Tayutic
- Santa Rosa (Sainte Rose)
- Tres Equis (les trois x)
- La Isabel
- Chirripó.
On trouve dans ce canton deux des sommets les plus élevés su pays, à savoir le volcan Turrialba (3.340 mètres) et le Cerro Chirripó (3.820 mètres).
Le nom de Turrialba a plusieurs origines probables. On a supposé pendant longtemps que le terme provenait du latin turris alba, tour blanche, pour évoquer le volcan du même nom. Mais aujourd’hui les spécialistes invoquent des noms indigènes, sans relation avec le latin ou l’espagnol, tels Turrarva, Toriavac ou Turiarva.
Le district La Suiza (littéralement la Suisse) devrait son nom à un groupe de suisses ayant colonisé la région au début du 20ème siècle.
Le district de Santa Cruz est économiquement très actif. C’est ici qu’on trouve le volcan Turrialba (et non dans le district portant ce nom) ainsi que le parc national Guayabo.
Les districts La Isabel (du nom de la Reine d’Espagne Isabelle la Catholique) et Chirripó ont été créés en 1999. A noter que Chirripó est une réserve indigène mal définie, dont le nombre d’habitants est inconnu.
On retrouve donc trois noms issus de la religion (Santa Cruz, Santa Teresita et Santa Rosa), ainsi que de nombreux noms d’origine indigène. En revanche, Tres Equis (les trois x) ne trouve aucune explication à son nom.
La région est connue pour son fromage, d’appellation contrôlée, et peut compter sur un certain nombre d’attraits touristiques, le monument national Guayabo, le parc national du volcan Turrialba, le parc national Barbilla, le parc national Chirripó, la réserve forestière de la rivière Pacuare et la zone protégée de la Cuenca del Río Tuis.
6- Le Canton Alvarado : 11.570 habitants, surface 81 km², densité 146 hab. au km²
Deuxième canton le moins peuplé après La Unión, le canton Alvarado doit son nom à un prêtre, Joaquín Alvarado Ruiz, qui a beaucoup œuvré pour le développement de cette zone.
Il ne possède que trois districts :
- Pacayas (nom indigène)
- Cervantes (du nom de l’auteur Espagnol)
- Capellades (les chapelles).
Pratiquant une agriculture tournée vers la culture potagère, ce canton est très peu développé.
7- Le Canton Oreamuno : 44.650 habitants, surface 202 km², densité 220 hab. au km²
Ce petit canton créé en 1914, très comparable à Alvarado, est divisé en cinq districts :
- San Rafael (Saint Raphaël)
- Cot (nom du peuple indigène peuplant la région avant l’arrivée des Espagnols)
- Potrero Cerrado (l’herbage fermé)
- Cipreces (les cyprès)
- Santa Roca (la Sainte Roche).
Cot est un nom d’origine indigène, tandis que San Rafael et Santa Roca sont d’origine religieuse. En revanche, Potrero Cerrado et Cipreces ont une consonance clairement géographique.
Il y a peu de choses à voir dans ce canton, hormis le parc national du volcan Irazú.
8- Le Canton El Guarco : 38.000 habitants, surface 168 km², densité 226 hab. au km²
Devant son nom au seigneur Huétar Guarco (mort avant l’arrivée des Espagnols), le canton se divise en quatre districts :
- Tejar (le tuillier)
- San Isidro (Saint Isidore)
- Tobosi
- Patio de Agua.
A noter que Patio de Agua désignait sans doute au départ une construction artificielle faite par les conquérants Espagnols (Patio de Agua signifiant littéralement « la cour d’eau »).
Bien que territoire historique, la région n’a rien d’autre à offrir que ces paysages.
3. Caractéristiques et Tourisme dans la Province de Cartago :
1- Géographie de Cartago : la province est très montagneuse. Elle possède deux chaîne de montagne :
- La Central : c’est la plus élevé du Costa Rica, on y trouve les volcans Irazu et Turrialba.
- Talamanca : qui a le privilège d’accueillir le sommet le plus haut du pays, le Cerro Chirripó (3.820m).
C’est également une région où l’on trouve de nombreuses rivières comme Reventado, Pacuare, Grand de Orosi et de nombreuses autres. Ce qui permet à Cartago d’être le principal fournisseur d’énergie du Costa Rica avec huit centrales hydroélectriques.
Le climat est tropical humide, avec des températures moyennes comprises entre 12 et 20°c.
2- Economie de Cartago : l’agriculture et l’élevage tiennent une place importante même si une grosse partie de la province héberge des réserves naturelles. Les principales cultures sont le café, les légumes dont la pomme de terre, la cannes à sucre, la noix de macadamia, les plantes décoratives.
La province abrite également le plus grand parc industriel du Costa Rica, Grupo Zeta.
3- Tourisme à Cartago : la province possède de nombreux attraits même si elle est considéré comme peu touristique. Mais les choses sont en train de changer grâce au développement du tourisme rural et de l’écotourisme.
Les lieux à visiter :
- le jardin botanique Lancaster : vous pourrez y voir un des plus grande collection d’orchidées au monde.
- la basilique de Los Angeles de Cartago : tous les 2 août y est célébré la Fête de la Vierge, mais le bâtiment en lui même mérite une visite.
- les ruines d’Ujarrás
- l’église d’Orosí et son musée
- le musée d’histoire naturelle de l’indien Kurieti
- le domaine Juan Viñas : vous pourrez y découvrir la culture du café, de la canne à sucre et de la noix de macadamia.
- le monument national Guayabo : cité précolombienne en ruines, la seule du pays, situé au milieu d’un parc national.
Les richesses naturelles de la province de Cartago :
- le refuge de la vie sylvestre La Marta : réserve naturelle
- la réserve forestière du Río Macho : qui se trouve dans le parc international La Amistad
- le parc national du volcan Turrialba
- le parc national Barbilla
- le parc national Chirripó
- la réserve forestière de la rivière Pacuare
- la zone rotégée de la Cuenca del Río Tuis
- le parc national du volcan Irazu
La Province de Cartago au Costa Rica,
Guillaume @ Tour du monde
Un article super complet ! Tous ces noms inconnus font rêver , en espérant qu’un jour ils deviennent réalité !