Le Drapeau du Costa Rica : Histoire et Signification
Le drapeau national officiel du Costa Rica (bandera en espagnol) a connu bien des changements au cours de son existence. Pas moins de neuf versions différentes ont illustré le pays depuis 1821, date de son indépendance.
En effet, avant de se libérer de la domination Espagnole, le Costa Rica dépendait de la Capitainerie Générale du Guatemala, et n’avait à ce titre aucune représentation propre.
Nous allons vous présenter l’histoire des drapeaux et en faire la description : couleurs, origine, signification, symbole. Les explications sont très détaillées, si vous souhaitez un rapide aperçu visuel rendez vous directement à la fin de l’article.
1. Historique et explication des drapeaux :
2. Aperçu des 9 drapeaux du Costa Rica :
1. Historique et explication des drapeaux :
En Septembre 1821, le tout jeune état se dotait donc d’un premier drapeau, qui a duré jusqu’au 6 juin 1823.
Son symbolisme était simpliste. Le bleu azur renvoie au ciel, bien entendu, mais également à la loyauté, à la persévérance. La bande centrale, couleur or, symbolise la richesse, l’abondance, et aussi la vertu. En héraldique (étude des blasons et drapeaux), on peut donc dire que ce premier drapeau signifie : sous un ciel protecteur, la loyauté apporte la richesse.
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En 1823, le Costa Rica intègre les Provinces Unies d’Amérique Centrale, un groupement proche d’une fédération occupant les territoires autrefois gérés par la Capitainerie Générale du Guatemala. L’occasion d’adopter un nouveau drapeau qui restera en vigueur du 6 Juin 1823 au 4 Mars 1824.
Encore une fois, le symbolisme était disons… simpliste. Le blanc uni symbolise la richesse et aussi la sagesse. Les 6 branches de cette étoile rouge représentent les 6 provinces du pays, en excluant San José, symbolisé par le cœur de l’étoile, puisque les autres provinces dépendent directement d’elle. Le rouge symbolise le dévouement à la patrie.
On peut donc résumer ce drapeau ainsi : les provinces du pays apportent la richesse aux gens dévoués. Ce symbolisme réducteur a été abandonné assez vite. D’autant que la ressemblance avec l’étoile de David, symbole religieux Juif, dérangeait les conservateurs.
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Le 4 mars 1824, un nouveau drapeau fut créé, il durera jusqu’au 2 novembre de la même année.
L’azur fait son retour, et pour la première fois, le pays se dote d’armoiries. Le symbolisme est ici bien plus complexe, à tel point que cela mérite de plus amples explications.
Comme pour le premier drapeau du pays, le ciel protecteur et la loyauté apparaissent, mais encadrant cette fois-ci la richesse, et la sagesse.
Dans la bande centrale, un nouveau symbole fait son apparition, une sorte de cartouche truffé de détails.
Le pourtour indique l’appartenance aux Provinces Unies d’Amérique Centrale. Le choix de la couleur dorée n’est pas anodin, puisqu’il symbolise la vertu, et donc la sagesse de cette organisation. A noter que l’étoile à six branches apparaît également en bas du cercle.
Au centre du cercle, les triangle rappelle la Sainte Trinité. C’est un symbole très ancien qui rappelle la piété des habitants du pays, et les place sous la protection de Dieu.
Au cœur même du triangle, pas moins de cinq symboles se cachent.
D’abord, les collines de couleur verte représentent de façon allégorique les trois cordillères principales du pays, à savoir la cordillère volcanique de Guanacaste, la cordillère volcanique centrale, et la cordillère de Talamanca. Les deux autres collines représentent les limites physiques du territoire. Le choix de la couleur verte, au-delà de la simple représentation de la fertilité, symbolise la liberté.
Le soleil qui les surplombe renvoie lui aussi à la fertilité, mais également à la vertu. Quant à ce qui ressemble à un point rouge au cœur de ce soleil, il s’agit en réalité de l’un des emblèmes du pays, à savoir le merle brun.
Appelé Yigüirro par les populations locales, de son nom scientifique « Turdus Grayi », cet oiseau symbolise à lui seul la fertilité des terres du Costa Rica. En effet, son chant pourtant peu mélodieux (une série de « toc » « toc » nasillards et désagréables) annonce la saison des pluies, puisqu’il commence à chanter pour séduire sa femelle au mois de mai, juste avant la chute des premières fortes pluies permettant à l’agriculture de prendre son envol. Rappelons que la principale richesse du pays est la culture du café.
Au-dessus de lui, une bande violacée sépare l’arc-en-ciel du reste du dessin. Il s’agit de l’hypothétique septième anneau de l’arc-en-ciel, qui divise encore la communauté scientifique. En effet, officiellement, l’arc-en-ciel présente six couleurs. La septième a été ajoutée par les autorités religieuses pour renvoyer à la création du monde par Dieu. Sept couleurs, pour sept jours. Cette bande de couleur renvoie une fois encore à la protection divine.
Quant à l’arc-en-ciel lui-même, il symbolise le climat idéal du pays. En effet, ce phénomène optique ne se produit que quand une averse rencontre les rayons de soleil. Cela signifie donc que le pays dispose d’un ensoleillement parfait mais également de pluies abondantes.
Un ultime symbole se cache au sommet de l’arc-en-ciel, à savoir une portion de ciel bleu. Bleu azur… La loyauté… Mais en l’occurrence, la loyauté des hommes envers Dieu, mais également la bienveillance de Dieu envers ces mêmes hommes.
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Du 2 au 24 novembre 1824, le pays modifia son drapeau en y ajoutant un petit encart inférieur.
La seule différence notable est l’ajout de la notion d’État libre du Costa Rica. Le cercle inférieur reprend un symbole discret, à savoir un bras humain tendu vers le pays.
Ceci renvoie en réalité à deux choses, très différentes mais complémentaires. La première lecture, la plus anodine, est celle du travailleur de la terre semant sur le pays les graines de la fertilité.
La deuxième lecture, plus symbolique, renvoie à la création du monde du peintre et sculpteur David. Nous avons ici une représentation symbolique du doigt d’Adam tendu vers le Père Créateur, symbolisant une fois de plus la bienveillance divine sur le pays.
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Quand le 22 Novembre 1824 le pays devint membre de la République Fédérale d’Amérique centrale, le drapeau fut à nouveau modifié. Ce modèle persistera jusqu’au 15 Novembre 1840.
Les symboles sont strictement identiques, à l’exception d’une variante du nœud gordien en son sommet, symbolisant la toute puissance du pays.
En effet, le nœud gordien était selon la mythologie un nœud si complexe qu’il était impossible de le défaire. Seul Alexandre le Grand, dans un éclair de génie, eut l’idée de le trancher, plutôt que d’essayer de le dénouer.
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Mais le 21 avril 1840 et jusqu’au 20 avril 1842 , une nouvelle version du drapeau fut choisie.
Cette fois-ci, le blanc occupe les parties inférieures et supérieures du drapeau, l’azur étant réservé au centre. En d’autres termes, la sagesse et la richesse récompensent la fidélité.
Le cercle central reprend les éléments précédents, en y ajoutant deux détails supplémentaires. Premièrement, les branches de l’étoile sont au nombre de huit.
Cela renvoie à la rosace, appelée également rose des sables, ou rose des vents, et qui sert de repère géographique pour s’orienter sur une carte.
On y voit symbolisés le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Sud-Est ainsi que le Sud-Ouest. La carte du monde est ainsi totale.
Des feuilles de lauriers constituent le pourtour du cercle, indiquant par là la puissance du pays, les lauriers étant la récompense offerte par César pour rendre sa liberté à un gladiateur valeureux.
Les symboles placés autour de l’étoile, qui rappellent vaguement des flocons de neige, sont en réalité le symbole de pousses végétales, en l’occurrence de maïs.
Bien que le pays ne vive pas de cette culture, il la pratique. Mais cela permet surtout de le placer au cœur de la vie latino-américaine, puisque le maïs est la base de l’alimentation, tout en le plaçant au centre du monde, puisque la rosace lui sert de pivot.
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Cependant, en 1842, le pays reprend en partie seulement le drapeau de 1824 pour se singulariser. Celui-ci restera en vigueur jusqu’au 20 novembre 1848.
C’est, à l’identique, le drapeau de 1824, mais sans la notion d’appartenance aux Provinces Unies D’Amérique Centrale. Le Costa Rica est alors devenu indépendant de toute influence extérieure.
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Mais le 12 novembre 1848 et jusqu’au 27 novembre 1906, un nouveau drapeau sera adopté.
Les couleurs sont celles qui seront finalement adoptées, à savoir le bleu (persévérance et loyauté), le rouge (amour de la patrie) et le blanc (sagesse et richesse).
Les armoiries reprennent plus ou moins ce que le drapeau de 1824 offrait. A noter que le drapeau est calqué sur notre propre drapeau Français, sans en respecter la symbolique .
On retrouve les trois chaînes de montagne, la cordillère volcanique de Guanacaste, la cordillère volcanique centrale, et la cordillère de Talamanca.
Les deux bateaux, l’un devant, l’autre derrière le paysage, symbolisent le fait que le Costa Rica possède des côtes sur 2 océans, Pacifique et Atlantique. Le bandeau supérieur rappelle l’appartenance à l’Amérique Centrale.
Une corne d’abondance apparaît en partie inférieure, symbole de la postérité du pays. Les lances autour du cartouche central renvoient aux foudres divines, symbole de guerre, bien sûr, mais aussi de protection.
Les lauriers sont toujours présents. Quant aux cinq étoiles, elles renvoient à la liberté du pays ; le fait qu’elles soient au nombre de cinq est officiellement anodin, voire involontaire. Mais le chiffre 5 renferme un symbolisme caché, à savoir l’être universel. Deux bras, deux jambes et une tête. Signe que le pays est le centre du monde.
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Le drapeau actuel présente une seule différence avec ce qu’il était en 1906 : il présente 7 étoiles et non plus 5, correspondant aux 7 provinces du pays. A noter qu’aujourd’hui le drapeau du Costa Rica existe en deux variantes, l’une civile, arborant les armoiries du pays officiellement disparues en 1906 mais déplacé vers la gauche, l’autre militaire, dépourvue de ces mêmes armoiries.
La raison en est malheureusement bassement matérielle. En effet, le Costa Rica loue son pavillon à des compagnies maritimes pas toujours recommandables.
Afin d’éviter la confusion entre le Costa Rica véritable, et cet emprunt de fanion, la décision a été prise de gommer les armoiries des navires ne faisant que battre pavillon Costa Ricain.
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Au final, 9 drapeaux, plus ou moins complémentaires, affirmant au fil du temps l’indépendance du pays.
La version actuelle semble être définitive, puisqu’elle reprend tous les éléments précédents, certes de manière subtile, en gommant les détails qui ont posé problème au fil du temps.
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2. Aperçu des 9 drapeaux du Costa Rica :
Résumons rapidement et visuellement l’évolution du drapeau Costaricien.
1er Drapeau : Septembre 1821 – 6 Juin 1823
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2ème drapeau : 6 Juin 1823 – 4 Mars 1824
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3ème drapeau : 4 Mars 1824- 2 Novembre 1824
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4ème drapeau : 2 Novembre 1824- 24 Novembre 1824
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5ème drapeau : 22 Novembre 1824- 15 Novembre 1840
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6ème drapeau : 21 Avril 1840- 20 Avril 1842
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7ème drapeau : Septembre 1842 – 12 Novembre 1848
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8ème drapeau : 12 Novembre 1848 – 27 Novembre 1906
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9ème drapeau : depuis le 27 Novembre 1906
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Il reste à signaler que l’héraldique du pays, fort complexe, a vu des drapeaux se superposer aux symboles officiels avant de les supplanter. Ce qui explique des décalages dans les dates officielles d’adoption. Et même des périodes pendant lesquelles le pays s’est trouvé officiellement sans drapeau !
Au final, le drapeau du Costa Ricain exalte les valeurs de loyauté, de sagesse et d’amour de la patrie dans un ensemble disparate que l’on pourrait résumer ainsi : la loyauté emprunte de sagesse sert le dévouement à la patrie. Un drapeau magnifiant les qualités nationalistes du pays, enfin libéré de toute domination extérieure.
Le Drapeau du Costa Rica : Histoire et Signification,
