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Histoire du Costa Rica : L’Avant Christophe Colomb

Avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, le Costa Rica était habité par des peuplades dont on sait encore aujourd’hui que très peu de choses. C’est pourtant ici que débute l’histoire du Costa Rica!

1. Les origines lointaines du Costa Rica
2. Les Chorotegas
3. Au temps des guerres et sacrifices humains

1. Les origines lointaines du Costa Rica :

Les premières traces d’occupation du Costa Rica remontent entre 10.000 et 7.000 ans avant JC, il s’agissait de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient colonisé l’Amérique du Nord depuis l’Asie 40.000 ans avant JC et qui avaient continué leur progression vers le sud. On a la preuve de ce premier peuplement grâce à des outils en pierre qui ont été trouvé et daté.

Vers 5.000 ans avant JC, on assiste à la naissance de l’agriculture avec la culture de racines et tubercules. Puis entre 3.000 et 1.000 ans avant notre ère, on trouve les premières traces de poterie et on assiste aux premières sédentarisations avec transition de subsistance de la chasse vers l’agriculture.

Ensuite, le territoire de l’actuel Costa Rica va évoluer en s’organisant en tribu, grands villages. Les frontières ne correspondent à aucune civilisation donnée. Les Aztèques étaient situés bien plus au nord (dans l’actuel Mexique), les Mayas plus au nord également (dans l’actuel Guatemala), et les Incas plus au sud (Pérou, Argentine, Chili, Bolivie et Colombie).

Quant aux autres civilisations, elles avaient disparu bien avant l’arrivée des conquistadores (Olmèques, Zapotèques ou encore Toltèques). Il ne restait de leur culture que des ruines.

Le pays se trouvait donc au confluent de plusieurs civilisations, mais au-delà de leur domaine, et surtout de leur domination.

On ne peut donc pas parler de société pré-colombienne en ce qui concerne le Costa Rica, mais plutôt d’une zone faiblement peuplée par des tribus très diverses.

On ne connaît à ces divers peuples aucune culture, aucune médecine, aucune science commune. La seule véritable trace d’un savoir faire d’envergure n’a été découverte qu’à la fin du XIXème siècle par un naturaliste du nom de Don Anastasio Alfaro. Cette construction, que l’on suppose avoir été une ville, est aujourd’hui appelée « monument national Guayabo« , et se trouve dans la province de Cartago.

Monument national Guayabo

Monument national Guayabo ©Trendy64

Mais si l’on se réfère à la définition stricte d’une nation, on ne peut pas dire que l’actuel Costa Rica en constituait une.

La population totale est très difficile à chiffrer, et les estimations varient énormément. Ainsi, cela va d’environ 30.000 habitants, à plus de 400.000 . Faute de données fiables, encore une fois à cause de l’absence d’écriture et de peuples organisés, il est impossible de déterminer le nombre réel.

On peut déduire des documents de l’époque 13 tribus principales, nommées selon la ville clé de leur domaine.

Ainsi, le pays se partageait probablement entre les cités suivantes :
-Aserrí
- Boruca
- Coto
- Garabito
- Currirabá
- Guarco
- Pacaca
- Pococí
- Quepo
- Suerre
- Talamanca
- Tariaca
- Votos

Bien sûr, les noms correspondent aux villes actuelles, mais la zone concernée est sensiblement identique.

Certains chercheurs avancent également les noms de Cange, Chomes, Corobicí, Orotina et Zapandí, mais les preuves sont trop peu nombreuses et surtout trop peu fiables pour affirmer l’existence d’une organisation socio-politique dans ces villes.

Les seules présences attestées sont celles des peuples Churuteca (Charotega en espagnol) dans la province de Nicoya et des Chibchas dans le sud (peuple célèbre pour les mystérieuses sphères de granit qu’ils ont laissé sur leur passage).

Sphère de granit Chibchas

Sphère de granit Chibchas pouvant peser jusqu’à 12 tonnes.

Les chefs de tribus, appelés « caciques » en espagnol, détenaient leur pouvoir de leurs ancêtres. C’est une organisation typiquement patriarcale, voie dynastique. On peut même évoquer le terme de « pharaonisme », puisque l’autorité des chefs était indiscutable et ne souffrait d’aucune contestation. Une société de castes, où l’autorité se transmettait de père en fils. Autrement dit, les humbles n’avaient aucune chance de s’élever dans l’échelle sociale. Et les chefs, aucun risque de perdre leurs privilèges. Cependant, la puissance d’une tribu n’était pas liée à sa richesse, mais à sa population.

Le nombre faisait la force d’une cité, et chaque habitant, même simple paysan, était habilité à prendre les armes contre une cité adverse.

Pourtant, les principales tribus de l’actuel Costa Rica étaient issues d’une seule et même ethnie, les Chorotegas.

2. Les Chorotegas :

Les Chorotegas, ont migré au VI ème siècle depuis le sud de l’actuel Mexique pour fuir l’esclavage. A l’époque, l’empire Aztèque n’existait pas. Les peuplades étaient diversifiées, et aucune culture commune ne les unissait. L’asservissement des faibles était donc la règle, et seul le nombre assurait la domination.

On ne sait pas exactement qui les Chorotegas fuyaient, mais on suppose qu’il s’agissait d’une ethnie démographiquement supérieure (en d’autres termes, comptant plus d’habitants), sans doute celle qui constituera 6 siècles plus tard le socle de l’empire Aztèque. C’est en traversant l’actuel Guatemala, centre névralgique de l’empire Maya, que les Chorotegas se sont dotés d’une langue, d’une écriture, de connaissances agricoles et artisanales directement dérivées de celles des Mayas.

A leur arrivée dans la province de Nicoya, dans le Guanacaste, les Chorotegas parlaient Nahuatl, le dialecte principal des Mayas. Ils possédaient alors un savoir faire indiscutable, et étaient d’excellents agriculteurs. Seulement, c’était des explorateurs, des colons. Ils se sont dispersés en quelques décennies, et ont perdu leur unité. Par exemple, la langue qu’ils parlaient, dont le nom officiel dérive du mot nāhuatlahtōlli, traduit librement « langue des dieux », devint très vite une langue vernaculaire polymorphe. Ce terme complexe signifie simplement que le vocabulaire et la grammaire étaient très variables d’une tribu à l’autre. A tel point qu’à quelques kilomètres de distance, la compréhension mutuelle était impossible.

De plus, les pratiques ancestrales de sacrifice humain avaient traversé les frontières…

3. Au temps des guerres et sacrifices humains :

Les peuples qui occupaient ce territoire souffraient de ce que l’on pourrait appeler le « syndrome pré-colombien ».

En effet, toutes les civilisations, tous les peuples indigènes, et au final tous les villages du continent Meso-Américain et Sud-Américain (Amérique centrale et Amérique du Sud) avant leur invasion par les Européens se livraient une guerre sans merci, non pas pour conquérir des terres, comme c’était le cas en Asie ou en Europe, ni pour des raisons raciales ou politiques, comme en Afrique…

Les guerriers faisaient des incursions de temps en temps en territoire ennemi afin de capturer des prisonniers, pour en faire des esclaves ou tout simplement pour les dévorer afin de s’emparer de leur courage, mais aussi des prisonnières, qu’ils offraient ensuite en sacrifice.

Le volcan Poás, situé dans l’actuelle province d’Alajuela à une altitude de 2.708m, était un lieu privilégié pour implorer les Dieux en leur offrant de jeunes vierges capturées à l’ennemi. Egorgées ou jetées vivantes au cœur du magma acide, elles devaient assurer la bienveillance du Dieu Soleil et rendre les terres fertiles.

Pour résumer, bien qu’issues d’une peuplade principale, les différentes tribus qui se sont constituées au fil des siècles étaient en conflit permanent. Chaque capture entraînait une riposte identique. Et c’est sans doute ce qui a empêché la région de se doter d’un système politique et social cohérent, puisqu’elle ne disposait pas de la protection d’aucun empire.

Pourtant, certains vestiges témoignent aujourd’hui d’une certaine forme de culture commune. Des poteries, des masques de jade, des bijoux en or, mais surtout des objets du quotidien, comme des pilons, ou des nasses. En revanche, aucun document écrit, et aucun calendrier ne témoigne d’une quelconque civilisation Costaricienne. Comme si les conflits intérieurs avaient gommé toute trace de culture…

A noter que les divers objets retrouvés étaient généralement peint de noir et de rouge. Le noir représentait le monde occulte, le royaume des morts. Le rouge symbolisait le soleil, et donc la fertilité. Un lien subtil entre le monde des vivants et celui des morts…

Mais pour les Européens, ces symboles étaient bien différents… Christophe Colomb en personne interprétera ces couleurs comme celles du Diable, voyant dans ces simples représentations l’adoration des ténèbres et du sang. D’ailleurs, pour l’église catholique, le noir et le rouge sont les emblèmes de Satan… C’est en partie ce symbolisme qui justifiera le traitement inhumain que les peuples pré-colombiens subiront sous le joug des Espagnols…

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