Le Carnaval de Puerto Limón au Costa Rica

Pendant 8 à 10 jours selon les années, à lieu le Carnaval de Limón à l’occasion de la fête du Día de las Culturas. Il se déroule dans la ville de Puerto Limón sur la côte caraïbe, qui se transforme pour l’occasion en capitale Costaricienne de la fête. Cette année le carnaval est célébré du 9 au 16 octobre 2012 et met en valeur la culture de la minorité Noire originaire de Jamaïque.

1. Historique du Carnaval de Puerto Limón :
2. Déroulement des Festivités du Carnaval :

C’est en 1949 qu’un Limonais créa ce festival unique dans la région, et même dans le pays, puisque ce fut le premier carnaval organisé au Costa Rica.

Alfred Josiah Henry Smith, surnommé « Mister King » (et souvent appelé Alfred Henry King, d’ailleurs) a décidé de commémorer avec quatre de ses amis la culture afro-caribéenne. Copiant les carnavals auxquels il avait assisté au Panama, il organisa un petit défilé, qui fit pourtant grand bruit.

Le premier carnaval était une sorte de procession de personnes déguisées en squelettes, rois et reines vêtus à l’africaine, et accompagnés d’innombrables tambours. Ces Sinkits, comme on les appela par la suite (du nom déformé de Saint Kitt, l’île d’origine de la plupart d’entre eux) choisirent la date du 12 octobre pour le célébrer et ceci pour deux raisons.

Joueurs de tambours du Carnaval de Puerto Limon ©m for matthijs

D’abord, pour se différencier des autres pays d’Amérique Latine, qui célèbrent la plupart du temps leur carnaval le jour du mercredi des cendres, le lendemain de mardi gras, c’est à dire en février.

Mais aussi, pour placer Puerto Limón au centre du pays, et rappeler son importance historique. En effet, c’est sur l’île d’Uvita, située à 3 kilomètres seulement de la ville actuelle, que Christophe Colomb a accosté en septembre 1502, et découvert le territoire qui est aujourd’hui le Costa Rica.

Mister King a ainsi placé Limón au cœur de l’histoire du pays, et le peuple Caribéen au centre de cette même histoire. La situation n’a pourtant pas toujours été simple entre la population Noire et les autres Costariciens. Mais ce simple carnaval, au fil des années, est devenu le symbole de l’intégration culturelle dans le pays, et mêle aujourd’hui des gens de toute origine, de tout milieu social, et de toutes les provinces.

La cérémonie s’ouvre traditionnellement avec l’élection de Miss Caraïbes. Attention, nous parlons bien ici d’une ville Costaricienne, mais l’influence Caribéenne de la fête est telle que les habitants de la ville considèrent, au moins temporairement, leur cité comme centre culturel de l’ensemble des afro-caribéens.

En effet, les descendants des esclaves de Jamaïque amenés dans la région mettent un point d’honneur à célébrer la culture de leurs ancêtres, mais sans l’aspect revendicatif que l’on critique au sujet de la fête du Día de la Raza.

Le Carnaval est tellement important pour eux que même le tremblement de terre de 1991, qui a pourtant ravagé la ville de Puerto Limón, n’a pas empêché l’organisation de la fête!

On met également à l’honneur les autres cultures, mais de façon beaucoup moins visible. Il faut dire que l’immense majorité des quelques 90.000 habitants de Puerto Limón sont d’origine afro-caribéenne.

Ainsi, dès le lever du soleil, dès le premier jour, les Simarronas commencent à jouer de la musique pour réveiller les gens et les inviter à la fête.

Pour information, ce terme de Simarronas, déformation locale de Cimarronas, désignait au départ les esclaves Africains ayant échappé à leurs maîtres (en français, on les appelle des nègres marrons, souvent réduit à nèg’marrons). De nos jours, cette appellation est évidemment symbolique.

Tout au long de la journée, des danses traditionnelles (notamment la zumba Brésilienne) et des chants (souvent en langue Mekatelyu, un mélange d’Anglais et de créole Jamaïcain typique de la région) rythment les rues de la ville.

Des géants en cartons animent le tout, en dansant pendant des heures, pratiquement sur place, et des chars richement décorés défilent dans la ville. On peut également déguster au détour d’une rue une variante locale du gallo pinto assaisonnée avec du lait de coco et des épices locales, mais aussi d’autres spécialités typiques de la région.

Le calypso et le reggae résonnent à travers la ville, puisque la célébration évolue au fil des années en s’adaptant aux goûts de chacun.

Danseuse de Calypso au Costa Rica ©MJPRDP

Les touristes sont extrêmement nombreux, et viennent autant des autres provinces que de pays étrangers. Le carnaval de Limón est en effet l’une des fêtes les plus célèbres de tout le continent Américain. Loin de s’en agacer, les habitants accueillent avec plaisir les masses d’étrangers au cœur de leur ville, parée de milliers de décorations.

Les rues sont ainsi le théâtre d’un défilé coloré constant, du lever du soleil jusqu’à la nuit tombante pendant toute la durée du Carnaval.

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Au départ fête traditionnelle, de très petite importance, le carnaval de Limón est devenu un évènement incontournable et des atouts touristiques majeurs du pays. C’est une invitation à un dépaysement total, non seulement pour les étrangers, mais également pour les Costariciens, qui peuvent ainsi découvrir l’importance de la culture afro-caribéenne dans cette région et vivre une fête unique au Costa Rica.

Si vous souhaitez y assister, renseignez-vous bien avant votre voyage, car la date, tout comme la durée, varie selon les années.

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