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L’Ocelot, Félin d’Amérique Centrale et du Sud

L’ocelot (Leopardus Pardalis), ocelote en Espagnol, est un félin que l’on trouve en grand nombre du Sud du Texas jusqu’au Nord de l’Argentine et donc au Costa Rica.  Cet animal ressemblant à une peluche est bien plus proche d’un gros chat sauvage que d’un personnage de dessin animé, c’est en effet un redoutable prédateur nocturne carnivore.

1. Présentation et caractéristiques de l’Ocelot :
2. Reproduction de l’Ocelot :
3. Alimentation de l’Ocelot :
4. Où voir un Ocelot au Costa Rica :
5. Origines du nom de l’Ocelot :

1. Présentation de l’Ocelot :

Félin de taille moyenne il mesure entre 1 mètre et 1,5 mètres,  sa queue représente environ 45 % de la taille de son corps soit une trentaine de centimètres en moyenne. Il pèse entre 9 et 13 kg (pour une moyenne de 10 kg) à l’âge adulte, sachant que la femelle est plus fine, plus petite et donc moins lourde, avec des variations plus ou moins marquées selon l’espèce. L’ocelot peut vivre une vingtaine d’années en captivité, et au maximum 10 ans en liberté.

Ocelot sur une branche

Ocelot sur une branche ©Danleo CC

Il faut en effet souligner l’existence de 11 sous-espèces, classées selon leur zone géographique :
Leopardus Pardalis Aequatorialis (Andes)
Leopardus Pardalis Albescens (Texas et Mexique)
Leopardus Pardalis Meamsi (Amérique Centrale)
Leopardus Pardalis Melanurus (Vénézuela, Guyane)
Leopardus Pardalis Mitis (Argentine et Paraguay)
Leopardus Pardalis Nelsoni (Mexique)
Leopardus Pardalis Pardalis (Amazonie)
Leopardus Pardalis Pseudopardalis (Colombie)
Leopardus Pardalis Puseasus (Équateur)
Leopardus Pardalis Sonoriensis (Mexique)
Leopardus Pardalis Steinbachi (Bolivie)

Comme pour beaucoup d’espèces, les spécialistes ne sont pas d’accord sur les sous-espèces admissibles. Les différences sont en effet parfois si insignifiantes qu’elles ne devraient pas justifier une nouvelle appellation. Mais cette classification permet en tout cas de localiser avec précision la zone concernée.

L’ocelot possède une robe ocellée. Ce terme méconnu, qui ressemble à son nom, n’a pourtant rien à voir, puisqu’il vient du terme ocelle. Cela désigne une tache arrondie sur le pelage d’un animal, ou les ailes d’un insecte, destiné à leurrer, effrayer ou impressionner un autre animal. L’ocelot est en effet recouvert de taches, tel un jaguar. De couleur dorée afin de se fondre dans le paysage, il peut avoir une teinte plus sombre et grisâtre selon son habitat.

Il possède de grandes oreilles presque dépourvues de poils, contrairement au lynx, avec lequel on a pu le confondre dans le passé. Il possède une ouïe excellente, et sa vue est bien supérieure à la moyenne des félins. Ses yeux s’adaptent ainsi à des situations d’éclairage très diverses. Il peut fixer le soleil sans peine, ses pupilles se réduisant alors à une fente verticale si fine qu’elle en devient presque imperceptible. En revanche, dans la nuit la plus sombre, où il conserve une excellente vue, ses yeux ressemblent à deux billes noires tant les pupilles se dilatent. A noter que cela participe à son camouflage, puisque cette noirceur oculaire le rend indétectable en limitant au maximum les reflets. En revanche, il n’utilise son odorat, pourtant développé, que pour reconnaître un territoire (marqué par sa propre urine, ou par celle d’un autre mâle) ou pour identifier une proie après l’avoir tuée, et presque jamais pour la repérer.

Il possède cinq doigts aux pattes avant, et seulement quatre aux pattes arrière. Chacune de ses pattes est dotée de coussinets, de sorte qu’il se déplace dans le plus grand silence.  La particularité de ses griffes est qu’elles sont complètement rétractiles. A la manière d’un chat, mais en plus perfectionné, il peut ainsi mettre ses précieuses armes, longues, effilées et particulièrement tranchantes, à l’abri lorsqu’il n’en a pas besoin. Particulièrement lorsqu’il court après une proie, ou lorsqu’il cherche à se déplacer discrètement.

Il est essentiellement actif au sol, mais il dort réfugié dans les arbres. Pour l’anecdote, il dort la tête reposée sur ses deux pattes avant étendues. Exactement comme le fait un chien. C’est d’ailleurs le seul félin au monde à dormir ainsi. On suppose que cela est du à un instinct de conservation très ancien. Cette position permet en effet de garder les deux oreilles à la verticale, pour mieux surveiller les alentours, et de se propulser d’un bond à l’aide des pattes arrière pour échapper à un éventuel prédateur, tout en facilitant la réception sur les pattes avant, déjà tendues

Ocelot avec les pattes en position "sommeil"

Ocelot avec les pattes en position « sommeil » ©Ana_Cotta – Flirck CC

2. Reproduction de l’Ocelot :

L’ocelot atteint la maturité sexuelle à l’âge de 2 ans. La femelle, après une gestation d’environ 80 jours, donne naissance à 1 ou 2 petits (exceptionnellement 3, voire même 4).  Les petits dépendent de leur mère pendant environ 6 mois, et ne la quittent définitivement qu’après avoir atteint eux-mêmes leur maturité sexuelle. On pense que la relative fragilité des jeunes ocelots explique leur croissance beaucoup plus lente que celle des autres félins. D’autant plus qu’ils ont tendance à être difficiles, et mangent peu. De plus, à cet âge-là, ils n’aiment pas beaucoup le changement, et s’habituent très vite à un seul type d’aliments, ce qui complique encore les choses.

3. Alimentation de l’Ocelot :

C’est un carnivore que l’on pourrait appeler « prédateur poubelle », ou bouffe-tout si vous préférerez. Globalement, il mange tous les animaux qui lui tombent entre les griffes, et qu’il est capable de tuer.  Il se nourrit ainsi de mammifères pouvant atteindre une taille impressionnante (singes, chauve-souris, tatous, fourmiliers, tortues, opossums, et même faons…), de reptiles (caïmans, lézards, serpents en tout genre…), de rongeurs (souris, rats, agoutis…), d’oiseaux, d’œufs de tortues, et parfois de poissons qu’il pêche à la manière des ours traquant les saumons remontant le courant.

Il chasse de nuit, ou au petit matin lorsque le temps reste nuageux, voire pluvieux. Bien que passant le plus clair de sa journée à dormir dans les arbres, il chasse généralement au sol, avec un talent certain. Il peut parfois chasser en groupe avec des ocelots de sa propre famille, ou des « amis » (si on peut employer ce terme), mais cela reste plutôt rare.

Photo d'un félin Ocelot

Le Félin l’Ocelot

Ses techniques de chasse vont de la simple pêche à la patte, à la poursuite de proies mouvantes, en passant par des pièges qu’il tend, patientant parfois pendant des heures caché dans le feuillage avant qu’une proie ne se présente à lui. En tout les cas, il tue principalement à l’aide de ses griffes, et utilise ses crocs en priorité pour immobiliser sa proie. Oubliez la morsure à la jugulaire du lion, ou l’étouffement fatal du tigre; l’ocelot est un prédateur cruel. A partir du moment où sa proie ne lui résiste plus, il ne cherche pas à l’achever. Il n’est d’ailleurs pas rare que l’animal soit en partie dévoré avant même d’être mort. De façon exceptionnelle, et uniquement en cas de famine, des cas de cannibalisme ont été observés.

4. Où voir un Ocelot au Costa Rica :

On estime le nombre total d’ocelots en liberté entre 800 000 et 1,5 millions d’individus répartis du Sud du Texas jusqu’au Nord de l’Argentine Il n’est pas menacé en tant que tel, même si sa population a fortement chuté dans les années 60-70 en raison du commerce, alors florissant, de peaux de bête. Il est aujourd’hui une espèce protégée, et la seule menace qui pèse sur lui est la déforestation, qui détruit son habitat naturel, ainsi que le braconnage, heureusement très limité.

Répartition de l'Ocelot dans le Monde à l'état sauvage ©Brion Vibber CC

Répartition de l’Ocelot dans le Monde à l’état sauvage ©Brion Vibber CC

On peut le rencontrer un peu partout au Costa Rica, mais plus particulièrement dans les réserves Monteverde, Selva Biological Station, ou Sirena Biological Station, ainsi que dans certains parcs nationaux (Volcan Arenal, Santa Rosa ou encore Penas Blancas). A noter qu’au Costa Rica, on l’appelle la plupart du temps « manigordo » littéralement « grosse patte », à tel point que si vous évoquez un « ocelote », on ne vous comprendra pas forcément du premier coup.

nb : si vous habitez Montpellier, vous avez la chance de pouvoir admirer un couple d’ocelots à la Serre Amazonienne qui se trouve à l’entrée du zoo municipal.

5. Origines du nom de l’Ocelot :

Pour les plus passionnés d’entre vous, nous allons parler de l’origine du nom donné à ce félin : Ocelot. Car il possède plusieurs particularités déroutantes.

Sachez d’abord qu’il porte des noms différents selon les régions. Ainsi, il est nommé jaguarcito (petit jaguar) au Mexique, gato onza (chat once) en Argentine, tigrillo (petit tigre) en Colombie, en Équateur ou au Pérou, jaguarete au Paraguay ou encore jaguatirica au Brésil (ces deux mots signifiant petit jaguar). Vous remarquerez que selon les endroits, l’ocelot est perçu comme un chat, comme un tigre ou comme un jaguar. Et il faut ajouter qu’un peu partout, ocelot est devenu un terme générique pour désigner un jaguar.

La raison de cet imbroglio vient de la méconnaissance de la faune locale au moment où les Espagnols ont du donner un nom aux nouvelles espèces.  Selon les endroits, et faute de décision officielle, les colons ont adopté tel ou tel terme selon ce à quoi leur faisait penser l’animal. Et on peut dire que certains avaient de l’imagination, puisque par exemple au Venezuela, l’ocelot est appelé cunaguaro, littéralement « berceau de perroquet »… Mais le phénomène ne date pas d’hier !

En effet, le nom originel de l’animal « océlot » vient du nahuatl (langue parlée par les Aztèques), qui était un nom commun bien spécifique, et donc sans traduction. On a d’abord choisi de désigner officiellement cet animal sous le nom latin de Felis Pardalis (littéralement félin panthère). Mais de plus en plus de scientifiques critiquent ce nom puisque le terme felis, de façon étendue, sert à désigner un chat. L’ocelot ne correspondant pas à cette famille, on a donc décidé de le nommer Leopardus Pardalis (le léopard panthère). Mais l’anecdote ne s’arrête pas là !

Il se trouve que pardalis est un mot latin dérivé du grec ancien. Encore une fois, en ces époques lointaines, la connaissance de la faune et la transmission des informations n’étaient pas très au point. En réalité, pardalis désignait au départ un léopard (tacheté), et non une panthère (noire), puisque les deux espèces étaient considérées comme différentes. Une fois passé en latin, c’est l’inverse qui s’est produit, et pardalis a désigné la panthère noire, et plus le léopard tacheté.  Aujourd’hui les deux espèces n’en font cependant plus qu’une, et sont officiellement unies sous le nom générique de léopard.

Ce qui signifie que le nom officiel actuel de l’ocelot pourrait se traduire « Léopard Léopard »… Sauf dans les pays Anglo-Saxons, cependant, puisqu’ils ont conservé le nom officiel de Felis Pardalis, en contradiction avec la communauté scientifique internationale.

Pour résumer, que ce soit les habitants ou les spécialistes de la faune, tout le monde s’est arraché les cheveux pour donner un nom à cet animal sans parvenir à un consensus clair. A vous de choisir le terme le plus adapté pour le désigner, mais son nom officiel actuel au Costa Rica est donc : Ocelot Leopardus Pardalis Meamsi Manigordo.

*****

Félin de taille moyenne, ressemblant à un gros chat en peluche, l’ocelot n’est pourtant pas un animal inoffensif.  Prédateur redoutable, aux griffes effilées et aux crocs acérés, il est le cauchemar de bien des espèces, d’autant que c’est un excellent chasseur.  Mais au-delà de cet aspect inquiétant, il reste un animal emblématique d’une grande partie du continent Américain. D’autant plus qu’il peut parfaitement être apprivoisé, et devient alors un animal de compagnie fidèle et affectueux (le peintre Dali en avait notamment un).  Mais n’espérez pas capturer un ocelot sauvage et en faire le matou de la maison; il aurait vite tendance à dévorer les chats des voisins !

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